Il étale ses piètres rêves
Sur l’échiquier du temps
D’anciens coquillages sur la grève
N’en renvoient plus l’écho
Il trimballe les ans sans trêve
Croyant toujours au bon moment
Pourchassant les mêmes rêves
Assidument, aveuglément
Dans sa jeunesse brève
Il crut pour un moment
Avant que ses rêves crèvent
Que c’était le bon moment
De trimer quand le soleil se lève
Et de rejoindre son appartement
Et puis quand la lune se lève
De rejoindre son garnement
Tous les matins il se lève
Avec le même sentiment
Que le temps est un glaive
Qui scalpe ses bons moments
Avant que le sablier ne s’achève
Un de ces matins pourtant
Le vaillant vieillard crève
Sans jamais vivre de bons moments