Trois nouveaux poèmes de Maissa Boutiche – Alger – Algérie 5 février 2018 Maissa Boutiche Il y avait jadis des rivières Il y avait jadis des rivières où l’amour coulait, intarissable Et des pistes de terre, infranchissables. Il y avait des regards durs et perçants, impénétrables. De l’amour silencieux, nous sommes redevables Et un amour dans leurs traits qu’on ne peut, ni lire, ni déchiffrer… Il y avait des règles d’obéissance qu’on respectait Et des chemins inabordables Qu’on ne pouvait emprunter… Il y avait un temps, des saisons, des ans Et un passé A la mémoire respectable, Aux sentiments incontournables Et des lois indiscutables Où l’amour était Vizir Et à qui, corps et âmes, Nous étions fidèles et dévouées. On savait au fond de nos cœurs Que dans leurs sentiments enfouis Ils nous chérissaient… Oh rivière des sentiments taris, Tes sentiers sont devenus bosseuses Impraticables Et le temps d’un instant Tout a disparu!!!!!! Je suis ainsi dans les yeux de vie Je suis ainsi dans les yeux de vie Et dans le regard Monarque du monde Du nord au sud, de l’ouest à celui dont je suis innée, Ces hautes plaines de l’est Qui ont tatouées ma peau, Mon âme et mon cœur Et tout ce qui reste. Elles ont enfanté en moi des mots où l’amour Sculpte en lettres… De cette belle aurore qui sort de son royaume Derrières les monts et collines majestueuses de l’est, Se déferlent les reflets des nattes d’or Du soleil qui dans les bras de la vie Mélomane Besogneuse Rêveuse et romanesque, se jette… De mon âme qui se perd dans un présent qui bouleverse Et de mon passé royal et si simple, Je me parfume de mon encre, Je me fais belle sur mes feuilles blanches et vierges. Je hisse les voiles et lève l’encre. Je m’’aventure Sur la poitrine du temps, je sculpte et je chante Accompagnée du violon du vent de l’est… Je suis à limage de moi De ma solitude Et de mon errance Une étoile à l’ombre du temps qui file les moments douloureux Et d’autres romanesques, Panse pour apaiser les séquelles de sa souffrance Pour se délivrer du poids, du cri qui étouffe Et tout le long de mon voyage, je poste Aux cœurs souffrants comme moi, mes lettres. C’est parfois utile de tomber C’est parfois utile de tomber, D’arroser de ses larmes et de son sang la terre, De se relever de ses chutes Pour façonner des pots en semant des fleurs Même si on est à mort, blessée… C’est parfois nécessaire d’avoir peur, De sentir son cœur comme un oisillon palpiter, De se réfugier cœur et âme, dans la prière Et de remercier Dieu d’être là en vie… C’est parfois salutaire de goûter au cocktail Que nous offre le temps qui manufacture en nos ans , De s’allonger près d’un cœur de pierre De se consumer de ses soupirs En étreignant le gèle de l’oreiller, De se réveiller le matin comme une guerrière, D’épouser ses rêves et continuer seule, le chemin Sans se retourner … C’est parfois utile d’apprendre du choix de notre cœur Qui s’est dans le temps trompé, De gouter à ses échecs et de ces derniers tisser une passerelle De rêves inaccessibles, mais qui nous rend heureux, Même si c’est trop tard de corriger ces erreurs. Il suffit d’apprendre à son cœur de ne plus succomber Quand on vous jette des fleurs à travers les fenêtres Barricadées de fer, d’être une sentinelle Et ne plus se fier à l’amour du beau avorteur Ne plus tomber dans sa gueule de loup… C’est parfois indispensable de se sentir seule Car cela nous permet de se poster sur la croisée des chemins, De scruter l’horizon même si on a plus le cœur. De rêver que demain sera peut être, meilleur… Mais ce qui est difficile, c’est de n’avoir jamais pu oublier La déchirure de l’amour qui me fait si mal d’ailleurs, Fait saigner à mort mon petit cœur qui cache sa douleur. Alors, Ne me reste que les mots qui parfument Mes pages usées et je m’exerce à cœur ouvert Vaincrais-je peut-être où jamais un jour toutes mes misères Et le génocide envers mon Je au féminin. Je sais que ma douleur sera là chaque jour sur la margelle de ma fenêtre Jusqu’à ce que je quitte la demeure Nain et sera pour la vie, mon statut. 2018-02-05 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet