Tu voulais mettre fin à une belle histoire
En récupérant tout ce qui me reste
Et t’éloigner avec mes seuls espoirs,
Comme un rêve d’une brève sieste.
J’ai parcouru nos merveilleux instants
Une dernière fois pour les démolir
Et te les rendre en sanglotant,
En enfant perdu, sinon pire.
Avant de rendre l’âme de mes souvenirs,
L’un d’eux m’a priée de les survoler
Avant de les plier tous et les ensevelir,
Il a quitté les siens pour me consoler.
Le cœur en flammes, je l’ai récupéré
Pour revoir tes expressions mielleuses,
Qui jadis m’ont flattée et ensorcelée
Au point de me sentir la plus radieuse.
Des larmes de regrets m’ont submergée,
Car mon mal a dépassé la souffrance
Qui transperce mon cœur outragé
Par des mensonges tissés en silence.
Dans tes écrits j’étais une princesse,
Au palais de notre grand amour
Où tes mots décoraient ses pièces,
Et m’hypnotisaient nuit et jour.
Non, ce sont mes belles illusions
Rescapées d’un paradis lointain,
Et malgré l’enfer où je suis maintenant
Je les garderai et j’en prendrai soin,
Car elles sont faites pour moi,
Car elles sont mon droit,
Car elles font partie de moi,
Jamais tu ne les reverras.
Largue- les aussi pour moi,
Pour apaiser mon désarroi
Et oublie-nous, elles et moi.
*Paroles du poète égyptien Houssein Essayed (1916- 1983)