Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-4: On dit Un jour…

Didier Hippon

 

On dit

Un jour

Que l’on

Changera

Les étoiles

Filantes

Comme

Le recueil

De mes

Mots

Dans mon

Mot à mot

J’ai dédié

Ma pensée

A elle

A lui

A toi

Et à moi

En fixant

La splendeur

De la comète

On dit

Un jour

Que l’on

S’aimera

Pour l’éternité

A l’autel

Des vivants

Ainsi va

Le temps

Ainsi vont

les promesses

Sans cesse

Si jamais

J’ai du

Manqué

Le coucher

Du soleil

Mais pour

Moi

En ne voyant

Pas ce moment

Tu es resté

A côté

De moi

Accroché

Dans mon cœur

Au seuil

Du berceau

De mon âme

Sans qu’il y ait  

Nul besoin

Que tu me dises

Un “Je t’aime”

A l’aurore

De ta bouche

Je savais

Que tout

S’écrivait

Bien avant

Sans que

Cet

Il y a

Ne prenne

Part

Au début

De ce

Poème

Sans début

Sans fin

Dans

Mon sein

 

Le choix de cette forme en colonne verticale  étirée est assurément définitif ou du moins durable parce que le poète n’est plus revenu depuis plus d’une année à la forme du texte en prose composé de paragraphes et les paragraphes de lignes continues qu’il affectionnait  depuis ses débuts en 2009. Quant au contenu sémantique de ce poème , l’idée de laquelle il a été généré ne sort pas de la sphère des préoccupations qui ont toujours torturé l’auteur et dont il a   sans cesse  fait écho dans ses écrits : la ségrégation raciale vis-à-vis des noirs et la xénophobie en leur encontre .Et il s’agit , tout particulièrement cette fois,  d’un sous-thème typiquement rousseaunien inspiré de la fameuse phrase de l’auteur du contrat social :  ” L’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt “, selon laquelle tous les vices de l’homme sont imputés à la société . Ainsi , l’amour d’autrui , selon  le poète  , est inné et profondément ancré dans l’âme humaine (Tu es resté/ à coté / de moi / accroché/ dans mon cœur/ au seuil/  du berceau/ de mon âme/ dans qu’il n’y ait /  nul besoin/  que tu me dises/ un “Je t’aime”/à l’aurore / de ta bouche / je savais /que tout / s’écrivait/ bien avant / sans que / cet/ il y a / ne prenne/ part /au début/ de ce / poème/ sans début/ sans fin/ dans mon sein  ) et n’a nul besoin d’être inculqué ou appris .Ce qui est tout à fait nouveau chez cet auteur dont la vision de l’autre est habituellement pessimiste et dont le ton est constamment  douloureux et plaintif . Et si sa sincérité (  j’ai dédié / ma pensée / à elle / à lui/ à toi / à moi/ en fixant / la splendeur/ de la comète ) ne fait l’objet d’aucun doute ,  rien n’est sûr en ce qui concerne la position de l’Autre bien vague auquel il s’adresse , surtout  ceux dont l’ethnocentrisme bat son plein  . Est-ce seulement le fruit d’un état d’âme passager ou d’un éclair d’esprit bref et rapide  comme  on le rencontre souvent chez tous ceux qui vivent  des situations conflictuelles graves ?

Sur le plan du style ,  l’orientation est toujours la même : faire jaillir  du fin fond de l’intérieur bouillonnant des flots de fantasmes , de souvenirs et d’affects  négatifs . Ce qui confère au texte un aspect déstructuré et haché .Bravo  Didier  ! Tu as fait un pas de géant par rapport à tes débuts . Continue sur ta lancée !

 

 

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