Schizophrénie: tel est le titre du denier recueil de poèmes de la poétesse tunisienne Imène Amara 12 septembre 2015 A l’occasion de mon dernier court séjour à Sousse, la perle du Sahel, j’ai eu l’honneur de rencontrer la talentueuse poétesse Imène Amara, native de la région, qui a eu l’amabilité de m’offrir un exemplaire dédicacé de son dernier recueil paru à Feuilles éditions au Caire et auquel elle a donné le titre de Schizophrénie. De ce recueil, je vous traduis ce poème qui résume les préoccupations intellectuelles constantes depuis plus de vingt ans de cette poétesse et son style réellement singulier : Schizophrénie du corps C’était l’hiver Dans la contrée occupée du lit Les grappes de larmes se balançaient Et après l’ère de l’hégire Il y avait une ancienne taverne Vers laquelle un barman démuni avait émigré Tout juste après l’ère Il y avait un verre Qui avait besoin d’un doigt d’une divinité Pour que le soleil Rejoignit la taverne et le barman C’était l’hiver Le barman était un homme pauvre Qui avait émigré Tout juste après l’ère estivale Il y avait un verre qui s’était lié de complicité A voix basse avec le doigt de la divinité Il n’y avait aucun doigt ensoleillé Ni de vin vieilli Le verre du serveur était au froid La poche du serveur était au froid C’était l’hiver Et l’été avait quitté l’ère depuis peu Qui parfumerait donc les grappes de larmes ? Qui broierait les grappes de larmes Et les égoutterait ? Le corps produisait les larmes Dans la contrée occupée du lit C’ était l’hiver Et sur la joue des projets de vin Qui n’ avaient pas trouvé Ce qui les ferait vieillir Ni quelqu’un pour les faire vieillir Le barman démuni tenait le verre Dans la contrée vide de la taverne Et les gouttes s’écoulaient Sur la contrée occupée du lit Tout juste après l’ère de l’hégire Après l’émigration du corps amoureux passionné 2015-09-12 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet