Dans les bras des jours/et/ Tatouage tout en nuages : deux nouveaux poèmes de Mokhtar El Amraoui – Mateur –Tunisie 20 juin 2018 Mokhtar El Amraoui Dans les bras des jours Recroquevillé en chandelles De vrilles chantantes, Il recrée les cendres de ses lunes En cris perdus Dans les labyrinthes des appels, A imaginer le poids en insomnies, En jasmin noir, De cette rage de page rêvée Branches où s’accrocher En rêves d’allées ailées, Pour goûter au fruit tant convoité, Attendu dans sa lumineuse sonorité De réverbère Pêcheur tout fumant en orbes salés Et un poisson Scintillant dans le sommeil du chat Et un chat un Miaule la parure Miaule la dorure sous les cuisses de la rime Qui s’arrime au bateau qui l’emporte loin du poème port Et un port un Et un poème un Jumeaux embrassant l’enfilant Le vent embrasé, Derrière ses paravents et ses fouets allumés Sur les escaliers que peint sifflotant Le soleil rigolard de la Casbah Et un soleil un Rythme les bras des jours Qui se tendent vers la mer Et tant de lourdes heures ! Recroquevillé, Pour seul refuge Cette flaque d’ombre Sous le lampadaire à cicatrices Aux silences du miroir ! Une vague ensanglantée Vient mordre l’errance de son étoile Et les prairies de sa voix Au couloir de son extinction florale Qui crie sa suite, sa danse en damier, En phrase blessée Ou en rue oubliée Qui ressurgit d’un dernier rêve ! Tatouage tout en nuages Depuis tout enfant, J’ai toujours rêvé de me tatouer plein de nuages Des pieds jusqu’au visage, Pensant, un jour, que j’en serai un Pour partir libre comme eux en voyage ! Mais en attendant, Pour remercier mes superbes amis Qui s’offraient à moi en albums d’images infinies, Toujours pleins d’interminables surprenants cadeaux Me jouant, me dansant tant de rivages, de paysages, Devenant tantôt dromadaires, tantôt chevaux, Chapeaux de magiciens ou bateaux ! Je les cachais dans les oreillers Les armoires, les placards, les poches, Les souliers, les gants, partout, partout Là où je pouvais leur offrir un ciel Où je les retrouvais élastiques animaux S’étirant en mille et un contes et sauts M’apprenant une géographie sans frontières, sans barreaux Ni sang ni larmes, sans esclaves, sans bourreaux ! Mais dame pluie envoyait toujours ses terribles agents Le tonnerre et les éclairs Qui ne cessaient de cogner, tonitruants, Contre les murs, les portes et fenêtres de la maison ! De crainte qu’ils ne les démolissent, Et pour m’épargner les grondantes punitions De mes parents, moi leur complice, Mes amis nuages tout compatissants Et déjà en larmes, se livraient à cette impitoyable police, M’embrassaient et malgré eux me quittaient en rang ! Et moi, impatient, Je demandais à mon âge D’accélérer les saisons Pour retrouver mes chers amis les nuages Gravés pour toujours sur tout mon corps En un immense voyageant tatouage ! 2018-06-20 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet