Les derniers poèmes de la poète tuniso-algérienne Fatima Maaouia – Tunis – Tunisie 16 juin 2018 Fatima Maaouia Qui peut me dire Qui peut me dire Pour le moment Pas l’Avenir Mais à quelle heure vraiment De nuit ou de jour Au soleil sous la lune à contrevent À la Une à l’abri de l’auvent Je voudrai tant savoir Depuis un moment … Quand et comment Cueillir la fleur de l’amour et de l’espoir Histoire de les raisonner Un brin Pour fleurir, tenir bon Jamais flétrir Toujours résonner De fleurs de vraie valeur Sans jamais Pétrir de regret ou de soupirs Arroser de pleurs Ou abîmer Le cœur arraisonné Soleil… Où avais-je la tête ? Ah, oui, une fois encore, je l’ai perdue Dans cette rue éperdue Qu’on appelle Nues Pourtant je n’ai bu Ni miel d’abeilles Ni vin non plus… Et j’appareille ! Peut être bien …du soleil ? Avec du vin et du miel d’abeille… Mais c’est du pareil au même ! Thé à la menthe J’ai pris un thé à la menthe Où, la feuille telle bateau ivre crame et rame Se tord et se lamente Dame ! Pour bien faire son travail Et du bien au moral Elle a beau agiter Devant Derrière À tout vent son fanion vert Se défaire de tous les sels et fers De sa terre nourricière Lumière âpre jasmin amer Et essorer dans le verre Ses empreintes digitales Misère ! Elle n’arrive plus à assurer l’éveil De l’œil Ni le réveil De la fiche de paie Que le capital surveille … à l’oeil Et pompe à ciel ouvert Les couleurs de la terre Les joints et rotules De certains jardins et paradis artificiels Baignent dans l’huile Essentielle Des étoiles oliviers et Îles Dont la loi De la meule a pressuré l’huile À froid Pour donner énergie à l’industrie Agro alimentaire Et structurer jambes et esprits D’autrui Née bio Light embargo De la déstructuration du lait De l’olivier …pris Que le métal Branche par branche sépare Et met Baie Pistil, chair, pétales Artères et chais Bouillonnant qu’on veut faire taire En bouteilles et containers Quand on la voit CE SONT Les songes De collines Sporanges Merveille Qu’on effrite à la Une Qui vous dynamitent la rétine Et brûlent l’œil Quand on la boit… CE SONT Les rameaux du sang De la butte Qui s’agitent À tout vent Qu’on ingurgite CE SONT : Les couleur, cris Cellules molécules Sans prix De toute une vie De certaines terres nourricières … À terre Qu’on broie ET QUI ABOIENT Deux jumelles et des triplés !!! Y’a de fausses nouvelles Qui circulent jour et nuit sous le soleil Selon lesquelles Le nid va sauter, la terre avorter Alors qu’en fait D’une heure à l’autre Pour être à hauteur des problèmes Et redonner toute sa valeur À la vie sur terre… Elle attend deux jumelles Et en plus, comme le bonheur Se déplace en escadrille et pas seul… Des triplés aussi même ! Liberté dignité Justice Fraternité Solidarité S’il vous plaît !! Comme j’ai des devoirs envers elles Pour accueillir les nouvelles nées … Toutes des filles !! Je vais arracher toutes les grilles Changer le ciel gris Repeindre l’escalier vers le soleil La rampe du printemps et les marches vers les étoiles aussi Pour qu’elles pointent le nez Et grandissent avec les filles Qui sont des étoiles aussi Thé aux amandes J’ai pris un thé Aux amandes Où le sucre sous le fardeau Taxes et amendes En tas Qui ne sont pas du tout ma tasse de thé Prie En morceaux fondant exquis Pour qu’on ne casse plus sa canne Sur le dos de l’humanité Humus et âme bis-cuit En flammes Monceaux Et bris Les cerises… Les cerises n’ont plus bon goût Cette année Aucune trace de bécot d’oiseau Sur la peau Et cerise sur le gateau Rappelez-vous … Plutôt amères Les oranges de l’année Dernière Avaient fini sur les genoux Aucun goût… Au cœur du fruit stérile Le songe et le sens Des essences Dont l’éclat à maturité Mettait L’ eau à la bouche et des pépites Dans les papilles N’a pu semble-t-‘il Désaltérer le pistil Pour permettre à la racine De téter à satiété Jusqu’au bout à l’âge tendre le lait De l’enfance entêtée Pour avoir bonne mine Finir en beauté Et dépasser d’une tête L’état d’amertume De trognons à peau blette… Les cerises n’ont plus bon goût Cette année Crise oblige Chenilles de nuit Sur les tiges… Et vertige répandu dans les airs et sur le sol Bradant miel et fruits Les arbres que rien ne console Perdent la boussole Ne jouent plus leur rôle… Par tonnes On transforme les hommes Par nature enjoués Et curieux d’étoiles En jouets Légumes, hormones Tas de chaume et moignons atones Où le parfum arôme Du fruit passion… chôme Et ne touchera jamais les étoiles Les cerises n’ont plus bon goût Cette année Les inventeurs éventreurs du siècle Ils ont inventé Ben Laden Qui a éventré Montagnes et plaines Vanté Ben Laden Eventré Ben Laden Inventé Baghadadi Oedème Éventé Ben Laden Sur montagnes et plaines Bris et chair blême Réinventé et vanté Ben Laden En Baghdadi… Emblème Éventé Baghdadi Même…que … Le troisième et énième A la queue leu leu Pour que le monde saigne Et ne soit Soit à jamais… Plus jamais le même… Sera …le même Avec…plus de haine IRAK SYRIE LYBIE YÉMEN JÉRUSALEM Ils se démènent Rats Et hyènes.. À notre grand dam Ce sera le même système Le même système Les mêmes lames Les mêmes flammes Qui moyennant grand tam tam Vont brûler nos âmes Le cœur fait ce qu’il peut… Le coeur fait ce qu’il peut Il brûle, il rigole, il pleure, il pleut Et puis tous les coeurs N’évoluent pas à fond la caisse À la même vitesse Parfois c’est difficile Il se serre sur son pistil Pour ne pas être trop usé Avant l’heure Et s’arrêter pile Au feu rouge de la vie, faut juste ruser Un peu Arriver malgre tout à l’heure Faire avec coeur ce qu’on peut Comme cour À la vie qui court Même si on a gros sur le coeur Le coeur fait ce qu’il peut Et puis tous les coeurs N’évoluent pas à fond la caisse À la même vitesse Au fond on ne connaît rien d’eux Vides ou pleins Et même vides… ils en disent plein Le coeur On l’effrite comme rien Partage comme un pain Et échange comme un diamant Le sang De mille rivières de chant Arrosent Sa fleur Qui ressent Murmure azur frisson Rose et arthrose Comment ils font, Les coeurs pour repartir sans cesse Vers le jour Qui fond Souvent sans amour, Sans caresse ni tendresse Sans que s’y ajoutent Les joutes De la vie et le stress qui progresse ? Beaucoup ressemblent au mien J’aimerai leur tenir la main Quand leur sang accourt Et que le mien appelle au secours La robe de mariée… Damoiselle araignée A taillé En robe de mariée Sa toile Damassée dentelle Tulle moire Pierreries Oeil de gazelle Voile Zephir, rubis des sept et une rivière Dent de corsaire Chutes de poussières Et toutes sortes de babioles bizarreries Ramassés sous les étoiles Une fois finie La robe de mariée … Etait trop petite pour elle… Elle avait tant maigri Depuis qu’elle en avait entamé le travail En femme d’affaires chevronnée Prévoyante et avisée, Dame araignée Eut une idée de génie Pour quelques dinars Hop ! Envolée la belle robe de mariée Refilée au rabais au cafard Son voisin de palier Yeux de taupe, prédateur avéré Toujours en fourreau noir Et qui a une araignée au plafond Sous le caftan… De quoi se faire un peu de lard Dès ce soir En ces temps d’amère galère Famine, cannonière et glaive en l’air Se dit l’araignée Mais aussi Histoire de voir si, par hasard Le monde n’allait pas changer un peu le regard Qui craquelle et défaille À son égard au pauvre cafard P’tit détail ! Notez …qu’à part elle Le coléoptère Crotté Plaie de l’univers Corset frotté À toutes les bactéries de la terre Vile movie À traiter Qui résisterait à la bombe nucléaire Et que d’ aucuns gourmets S’empressent pourtant d’ ingurgiter En brioche et pâté Quant à moi, en ce qui me concerne Ma foi, je le dis sans balivernes : L’insecte, infecte dont la propriété Est de mastiquer la propreté Et de squatter de nuit les nids d’autrui… Ne me dira jamais rien qui vaille – Au fait, ça vous rappelle qui ?… Voyons! …au Moyen Orient ! Pardi ! Ceci, quand bien même En blanche chemise De nuit Ou habit de cérémonie Il me ramène Son p’tit doigt rougi au henné Et index vert d’Inde ou du paradis réunis Personne ne peut à mon avis Le prendre pour un aigle, une abeille Une fée du logis ou même un scarabée Et encore moins une friandise Si ça continue… Je serre la ceinture Je serre les dents Je fais le dos rond Mais bon, Si ça continue, si ça continue Avec leur printemps À la con Si ça continue Et si je ne casse pas le mur Avant Sûr Qu’ils vont m’avaler crue Les professionnels Chenus Atomes crochus au vermoulu Mains de sel velues Qui cisaillent les rayons du soleil Je les connais à merveille En ce qu’ils soufflent le chaud et le froid Et véhiculent à merveille Le deuil de l’olivier et la poix de la treille Si je ne casse pas le mur Érigé grandeur nature Qui contrarie ma nature Sûr et certain Je crois bien Qu’ils vont m’entrer dedans Et pire, le soleil va crever du dedans Vu que dans le coin Sur sa faim Qui ronge son frein Y’a plein, plein De jolis jasmins Vampires Nabots …en pots de vin Et aucun, aucun chemin 2018-06-16 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet