Haïbun* par :Hala Shaar – Damas –Syrie

Hala Shaar

 

La grappe de fleurs de palmiers apparaît

Mais le pollinisateur  a le pied  fracturé

Et le cœur brisé.

Ö mon Dieu, que votre paroisse est pieuse !

Comme elle est peureuse !…

Comme elle a peur que nous nous partagions la tragédie

Ou que la dynastie du jasmin passe sous le pont

Silencieuse tel un fleuve provisoire

Ou une seule hirondelle a émis un gazouillement

Provoquant l’arrivée d’un printemps prématuré.

Les arbres ont enfanté alors leurs fleurs

Quand le givre les envahit

Entraînant la famine au monde

Pour un cycle entier de sophisme

Ou si tu me manques, me manquera la raucité de ta voix,

La pleine mer errera

Et la partie restante de moi-même

Atteinte du choc me poussera au vagabondage

Ou  je serai moi-même ou tu seras toi-même

Les jalons du pont de la jonction entre mon hymne et ta brume.

Ö vaste,ô voile gonflée

Par la folie des vents

Il me semble que je t’aime

Une seule hirondelle

Suffit pour que naisse le printemps !

 

*Le haïbun est une composition littéraire mêlant prose et haïku.

 

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