Deux nouveaux poèmes de Suzanne Ibrahim – poète syrienne résidant en Suède

Je ne suis personne

 

Je ne suis personne,

Ni unité.

J’appartiens au néant,

Au zéro dont rien n’est apparent

Et duquel tout naît,

A l’obscurité, le lieu de descendance de la première création,

A la grotte des messages divins,

A l’esprit de la question unique et éternelle !

Je me vois 

 

Je me vois ! Comment donc ne pas me reconnaître ?

Et une copie de la voix d’autrui peut-elle être plus élevée que la voix originale ?

Je renie mes clones ; car ils ne sont  pas des parties restantes de moi !

Jai mis au monde des mots occupés par la passion.

Comment ceux-ci prétendent-ils donc avoir des liens de parenté avec mes gènes ?

Et moi, l’arbre qui s’est dénudé des feuilles d’une histoire aussi friable que la cendre,

L’arbre sauvage et amer malgré un suc doux coulant de son écorce,

Je tuerai les clones ombre après ombre !

C’est ce dont s’apercevront  les sages déçus !

Ce que veut la foule immense est un accord secret de soumission et une habitude d’accomplir ce qu’il faut faire.

Et moi qui ai décidé de faire les choses à ma façon,

J’offrirai aux ombres l’occasion

De connaître par elles-mêmes ce que veut dire un original lumineux !