L’enceinte sacrée de ton silence par :Hala Shaar – Damas –Syrie

 

Telle une pierre au fond d’une vieille mare,

Telles les neiges du mont Echcheikh* à la fin de l’été,

Ton silence est froid.

J’y accomplis mon pèlerinage et lui envoie mon flamboiement.

Il demeure froid.

Qu’il est incandescent mon flamboiement bleu !

Je suis la flamme de l’ozone froid, le flambeau neigeux

Et toi tu es le flambeau lointain, la luminescence d’une étoile éteinte.

Qu’il est éloquent ton silence quand il parle avec incandescence

Et quand les traductions se perdent dans mon corps !

Nous faisons glisser dans nos paroles des suppositions,

Comme si quelqu’un essaie d’atteindre la fin d’un voyage  à son début.

Ton silence tout entier dans son enceinte sacrée,

Je reçois toutes sortes de passions,

A part celle du verbe.

La langue est insuffisante pour que l’acheminement de la passion atteigne son paroxysme.

Qu’il est brûlant ton silence dissimulé tout au bout de tes doigts

Où réside mon flamboiement.

A bas donc la langue des mots !

Et que la langue transparente, allusive et tactile

Continue sa marche dans l’embrasement de l’âme !

Que ton toucher est brûlant! Que ton toucher est brûlant !

• Le sanctuaire de Yahia* est lointain.

Que je finisse mes invocations

Près du sanctuaire de ton silence !

 

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*La montagne du Cheikh est est une montagne de l’Anti-Libanculminant à 2 814 mètres d’altitude.

*Yahia est Jean le baptiste fils de Zacharie.