Poème sans titre par :Rachel Chidiac – Beyrouth – Liban

Rachel Chidiac

 

 

Le poème triste

Se noie dans un palme* de verbe.

Son état d’orphelin sauve la nuit de son ennui,

Poursuit une étoile éteinte

Et lui fait don du battement de son cœur.

L’histoire se réveille alors

Ö toi, aucune douleur n’a mis ma plume à genoux

Et je n’ai jamais mendié un sourire.

 

Mais ce piquet tendu étouffe mon temps,

Fait de moi une guitare vagabonde.

Je n’ai jamais cru  – ô toi – en la mer,

Ni consenti à laisser ses vagues me malmener.

Mais j’ai pris la marée haute.

Ö  comme je regrette !

Ni l’âge n’a reconnu mes droits

Ni la vie n’a eu pitié de moi

En m’épargnant les trahisons.

Fais part aux oiseaux de mon état !

Fais leur part des chansons de la pluie

Comment le sentiment d’exil grandit en elles !

Fais leur part des nuées dansant sur les ruisseaux 

Et dans l’arc-en-ciel s’amusant comme un enfant

Pour abréger les souhaits !

 

J’ai peur,

J’ai peur que les ailes se lassent à cause de moi.

J’ai peur que la ligne m’échappe.

J’ai peur pour toi

Comme le sable

Qui quand mon heure approche

S’infiltre à travers ma main

Et me brise.

 

*Palme ( mot masculin)  : unité de mesure égale environ à la largeur d’une main

 

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