Un nouveau bouquet de poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne –Tunis

Fatima Maaouia

 

 

L’olivier…

 

Oui, il y a des fous parmi les arbres
Qui prennent le maquis
Il en ainsi de l’olivier

Qu’il faut sans arrêt
Semer et planter
Rêveur impénitent d’azur non dévoyé
Il a des fourmis dans les jambes
Qui font
Qu’il faut toujours qu’il parte au front
Avec une étoile et une colombe
Contre les bombes
Pour la paix dans le monde

 

 

J’ai vu le poète

 

J’ai vu le poète
Il a déboutonné son cœur d’or
Et ma donné ses boutons d’or
Ce faisant
Il m’a rempli le cœur et la tête
D’amour, de fleurs, de torrents
Éblouissantes aurores
De rêve, d’Eve, de tourments
De mer, d’ épis d’or
De tempêtes, d’orages, de flammes de chant et de fêtes
J’ai vu
Et j’ai bu
À même la bouche et l’âme des étoiles
Des planètes
Mordues
De ses espérances, de ses éperdus
De son éther, de ses nues
Dont l’azur ému m’a bue

 

 

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On commence à travailler presque enfant
Rêvant de printemps
Qu’on a en tête
Et qu’on aura avec la pension à la retraite

Ah, le printemps,
Lait de tout enfant petit ou grand
Pour peu qu’on l’ait connu
Et vite perdu…
Jouet des grands enfants
Avec lesquels travail, ponctions
Et retenus de printemps
Ont joué si longtemps

Dans le mode d’emploi
Quand on a froid
C’est le bouquet !
Rien de précis au fond
Il est seulement indiqué
Que le remède du printemps
Se trouve tout le temps
Planqué
Dans la page suivante

Et on est toujours à côté

Mais quelle page?
Quand on est toujours sur la pente
En attente de la plage suivante
C’est pas sérieux!!

Bien sûr
Qu’elle existe bien la page suivante,
Inutile de s’arracher les cheveux
Ouvrez les yeux !
Et cliquez sans flipper sur la flèche correspondante
Il s’agit du soleil
99% pur air
Capture du temps
Sans aïl
Et sans citron du travail
Pour reconstruire les gens
Vous n’allez pas me dire le contraire !

Allez-y lisez !
Buvez ses alizés !

Donc si j’ai bien compris
Le fascicule
Écrit en minuscule
Et grisé
Du ministère du tourisme post emploi
Vous avez bien dit flèche ?
Elle est où la flèche
Que l’on sache où cliquer…
Je suis claquée
Et le doigt fléché
S’est embarqué
Dans une histoire d’arthrose à la noix
Voyez vous – même !!
Son trait n’est pas droit

Va falloir que l’emmène
À Lourdes, la Mecque ou Jérusalem-Est
Nord , Sud ou Ouest ?..
Peste !
Jérusalem
Elle même, n’est plus la même
Pourtant dans le cœur
La valeur de sa fleur
Est la même
De même
Le printemps entêté
Dans le cœur du retraité

 

 

Terre aridité

Terre aridité,
Horizon limité !

Vu leur santé, âge, fragilité et sénilité
Les retraités
Ne peuvent en toute honnêteté
Ni rapporter de l’argent sale

Ni se faire exploser les viscères
Dans des guerres injustes et meurtrières
Pour d’autres terres

Si encore, à défaut d’or
Ils avaient eu assez de ressort
Le caractère, l’esprit et la capacité
Nécessaires de se jeter
Par dessus bord
À la mer avec dextérité
Assez de sérénité
Pour atteindre l’été
Et dans un dernier râle
Etreindre Lampedusa
Pour l’éternité …
Rouges Liquidités

Un scandale intégral
Que nos sociétés trimballent
Et un mythe total
Que ces retraités !

S’ils avaient travaillé plus pour gagner plus
Et s’étaient donné un peu de mal
Au lieu de se contenter d’être clou rouillé
Ou boulet
On n’en serait pas là sinistrés
À les veuiller et chouchouter

 

 

 

 

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