Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia- poète tuniso-algérienne –Tunis

Fatima Maaouia

 

 

Un corbeau noir
Dans le jardin de la vie
Sans guerre
Au jour le jour
Arrosé d’amour …
Malgré les tambours battant la guerre

Dans le jardin de la vie …

Tapi
Dans le cœur du tapis
Printemps…

Un corbeau noir
Un corbeau noir
Agent
Anti fertilité de la vie
A de son aile scalpel noir
Zébré l’air
Zébré l’air

Le rosier qui pour avancer
Ne s’en laisse pas accroire
Et bercer
Par la rosée
Même en soie ou velours noir
Foncé
L’a agrippé par son blouson noir

L’a agrippé par son blouson noir
Et lui coagulé dans le gosier
Tout le noir…

La rose à respirer…
A respiré

Le crépuscule des empereurs

C’était le bon temps
Dans le bon vieux temps
Pour les empereurs du temps

Ils n’avaient pas de citoyens
Bonaparte , Bokassa
Dictateurs
Bon teint
Et néanmoins
Législateurs
Pas vains

Pas de citoyens
Beaucoup de pépins
Mais à côté de ça
Faut voir
Ce qu’ils ont laissé
Au comptoir de l’histoire :

Code Napoléon
Champollion
Les institutions
Les pots de vin
Les perles fines
Les diamants
Joséphine…

O, Joséphine ! Regarde- les
Ce qu’ils sont laids
Sans Beau harnais

Mais regarde -les mazette !
Ces coquins
Harnachés de plaies
Ventre à jeûn
Machette en tête
À l’assaut de la planète !

Aujourd’hui…
Pure création des lobbies
Et de l’argent…
N’affleurent à bord
Que pâles et tristes copies
Cerveau gris

Hé non ! Crénom !
Avec le pillage des matières premières
Du tiers monde…
Et des citoyens du monde …
On n’en fait plus à la ronde …
Du même fier limon
D’or
Ni de la même pierre de taille
De ces crépitantes
Mappemondes
Taillées tonitruantes et grandes

Vile laiton
Amoureux tarés du plomb
Et de la guerre à tout bout de champs …
Affligeants champignons
Bonimenteurs donneurs de leçons
Bouffeurs de gens et d’horizons
Destructeurs de maisons et de champs
Nos champions
Ne sont plus que brocs à sang
Sangsues sur jambes
Corbeaux croassants
Iambes

Le poète et la mer

Il suffit d’un vers
Pour prendre la mer
Un vers
Vers…
Le grand bleu
Et le grand Vert
Ses bolées d’air

Chante le poète
Qui définit l’oiseau, le feu
Le blé, l’enfant et la mouette

Mais on a cassé toutes les-bouteilles- à- la-mer
Dit l’oiseau, le blé, l’enfant en feu
Et la mouette en miettes…
Silhouette…

Et la mer mise en bouteille et en bière
Mugit dans les artères
Du poète …
Qui éclate en tempêtes:
“J’aime l’enfant, l’oiseau, le blé, la mouette et
Le poète
Tsunami, ouragan froment ardent
Champs de blé et rivières de diamants “

 

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