Les versets du salut par :Zouhour El Arbi – Tunis 2 avril 2018 Zouhour El Arbi Débarrassez les lieux ! Ouvrez les portails du chagrin ! Mes mots ont mûri Et il est temps de les cueillir. Maniez doucement les grappes de la nostalgie ! Cueillez-les lentement ! La lumière autour de moi envahit les lieux . Les sources d’encre aux couleurs diverses Coulent abondamment. Le rouge vif Me dessine Avec la main d’un amoureux passionné Comme une fleur de basilic Dont la flagrance est la quintessence des sens les plus sublimes. Le jaune se prend de jalousie chaque fois qu’il me voit, M’enlève de force les papillons, Complote contre moi Pour s’approprier ma place. Le rouge pourpre Me jette dans les embarcations des vagues, Me soulève, M’emmène avec lui en voyage Pour labourer une nuée Ayant une envie ardente de me rencontrer. La saison des semences est à nos portes. Ouvrez les sacs de mes émotions ! Les économies d’amour dont je dispose sont abondantes. La terre de mes nuages est fertile Et ses engrais proviennent des épaves de mes rêves. Aphrodite a abdiqué du trône, Et elle s’est assise sur les genoux devant moi. Elle a psalmodié le verset de la fertilité Quand elle aperçut la rose de Damas Danser avec les brises du matin Dans mes bras. Les rossignols du cœur ont été enivrés par un râle Qu’elle a poussé et qui leur a rendu la vie. Vénus a renié la mer comme patrie. Elle s’est rebellé contre le berceau des coquillages Quand elle a vu un palmier faire ses ablutions Avec l’eau limpide des deux Affluents*. J’ai fait savoir à Paris Que je suis plus belle qu’Hélène Et que mes armées feront revenir A Troie l’époque de la sureté. Qui a dit que c’est elle qui m’a apprise la poésie ? C’est elle qui m’a dérobé tous mes poèmes. C’est moi …et non toi la déesse de la poésie ô Erato ! Pour le verbe je suis le feu et l’air, Pour lui suis une fraicheur salutaire. L’encre quant elle se déverse est pareille à l’eau Mais elle accroît ma brûlure. Mon amour, vas-y doucement ! Ne me fais pas des reproches ! Si le soleil d’Apollon m’a séduite Et ses rayons m’ont caressée, L’œil s’éprend de l’étoile quand elle scintille Et quand la pluie se déverse sur la terre assoiffée Du cœur, il se transforme en source. Mon amour viens récoltons ce que nous avions semé Et préparons la semence Tant que les vallées de nos jours sont fertiles ! Viens nous baigner dans les mains d’un lilas émoustillé Et construire entre les bosquets Les nids des tourterelles ! Mon amour, ne me fais pas des reproches, Si un jour j’habite dans un nid Ou si je me prélasse sous l’ombre des paupières de l’amour. Ou si j’habite au soleil Et annonce que je siège sur le trône du dieu Ra ! Comme le phénix j’ai fait don de mon nid Et j’ai pris la direction de Baalbek Pour faire renaître ma progéniture De la matrice de la cendre. 2018-04-02 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet