Un nouveau bouquet de poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne – Tunis 29 mars 2018 Fatima Maaouia Éden… Éden… Prairie riante du libr’Etre Rivières parfumées Jardin bras potelés sans fin, sans œdème Bafoués Et sans maladie Eden, Éden Qu’on ne fait qu’humer Depuis qu’on est né Reine des pampas, Là, Est la fierté des plaines Le Verger de l’oubli Qui coule sources béatitude et bienfaits C’est toi Éden Nid Où l’on ne fait que naître Où l’on marche nu sans froid Ni ennui Sans peur du paraitre Et sans souci Il aime les couleurs et les nuances Les cœurs s’y reconnaissent et fiancent Leurs fleurs et essences Eve Rêve De donner Son cœur À Adam Adam crève De donner la fleur De son âme À Eve Nawara libre Miss Beauté Grâce Printemps et Élégance Et été De l’univers Éden Aime les couleurs et les nuances Les coeurs qui se fiancent Il glisse quand même à l’insu Des gens Bras nus, Qui s’aiment Un serpent Rance Cigüe Dans les ronces Qu’il finance En brume, désespoir, écume et chenilles qui avancent Et voila que tout feu tout flamme Sautillant, serpentant Le serpent… Maudite engeance Qui hante, réfrigère et digère le paradis même Parle la bouche pleine de haine Et sème Dans le cœur de ceux qui s’aiment Le poison du silence et de la distance Se présente Il convoite paix et fête La carte mémoire L’épopée et la paix de l’éden Le territoire La gaîté des filles Le lait de brebis, Plus blé et moire Des oliviers et figuiers délices Lourds d’étés… Fin des serments et baisemain Eve et Adam sont dans le bain Le palmier devient squelette Plus rien dans les têtes et les assiettes Sans courtoisie Le paradis Herbe blette Brûlé d’ortie Comme peau de chagrin se rétrécit Se rétrécit sous leurs pieds Un champ magnétique d’étrange jasmin Meurtrier Monte mauvais œil au poing Du jardin ahuri Déploie Nuit, froid et poix aguerris L’hiver étrangle lune Dune Trait et boit Treille ,olivier merveille et puits … Routes de la soie Se tordent les bras Tombent dans les pommes Tressaillent et grésillent Eve et Adam sont au plus bas Tous les experts du monde Les montrent du doigt Surtout Eve trop gourmande Pour mauvaise gestion et indigestion Dûes à ingestion de pomme Jouant du tambourin Des épaules et du gourdin ” Le Comité Olé, olé ! Amis du Paradis” Qu’on sait Et tristes alliés réjouis Qu’on tait… Paf! “trait Après la très grosse claque Arme de destruction massive Des rives De l’Irak…. Attrait La Libye transformée en flaques … Ou à peu près… Après ??? Herpès généralisé et tristes perspectives ! Tremblez les rives !!! J’arrive !!! Éden Capte comme rien eau vive, fruits, sol Jusqu’au pétrole… Soies et mousselines fines de Syrie Verse des versets jasmin chatoyant venin Dans les veines et intestins Du jardin… Aucune plaine De près ou de loin N’échappe à la faim…de paradis sans fin Éden Déflore même L’hymen du Yémen Le palmier Pour soigner failles et bobos Qui faisaient la peau au terreau On planta un palmier bébé tout neuf tout beau Dans un quartier chic du Lac D’un pays très lointain Affecté par le mildiou du jasmin Et l’on crû l’affaire dans le sac Manque de pot Sans doute du fait Du nombre de flaques d’eau Qui constituaient son berceau Et son lait… Le palmier Grandit d’un coup En chaos… Plus tôt et plus haut que les os … De ses dents de lait Jaillissent des crocs Cambriolant alors Le jour, auquel il devait tout Le tronc Eut le défaut de préférer le vile plomb A l’or Ardent des cœurs Fondateurs Et en plus le vice De miser sur le mauvais fils De matin en matin Au grand dam du jardin Perdant poids, pieds et mains Le palmier Devint nain Depuis Coquille sans vie C’est la foire d’empoigne À bord Bossu et borgne Avec des cornes Le palmier que rien ne soigne S’éloigne Au fur et à mesure de l’équateur … des cœurs Érige murs et vertige Sur chaque tige Ça va Ça va, on le sait tous Que sous housse Peu d’êtres vont bien Et c’est profond Et ce n’est pas bien Et ce n’est pas rien Surtout que ça ne touche pas un… Et que tous les autres En sont atteints Et ce n’est pas faute Pour retrouver le feu éteint Et aller mieux De ne pas avoir essayé toutes sortes De remèdes miraculeux Qui font du bien : Philtre, potions, frisson, massages, Bain de mousse, messages, SOS, Herbes anti stress Livre, lecture, cinéma, prière, sport, Luth, amours, poésie Parfums, or, vin… Or Et ça, je l’ai vu de loin De coin en coin Défiant la mort et le vain Levain toujours inattendu au poing Tendant la main Et sans prendre de gants Seule la magie de la vie Permet de pousser de l’avant Le cœur Pour que se prenant en main Il prenne de la hauteur De quoi oublier l’heurt Retrouver son chemin Pour ne laisser sous le pas Que ce jour là, Et puis aussi cette joie, cette autre là Et ce ce sourire là …et là…. ce bonheur là Qui vous dit…. ? Qui vous dit que la poésie Aujourd’hui est à l’agonie Se meurt et qu’elle est vaine ? Hors d’haleine, la poésie ? Parlez, pour vous-mêmes ! Je n’en crois rien Pas une seconde ! Gemme Coloré et limpide Transporteur d’onde et de fluide Pointant son regard sur le monde Gorge montagnes et plaines Pleines Fleurs Songes, cris, sanglots Chants, pleur beauté Et difficultés Du monde Qui saigne Une main Sur le cœur Sa fleur Souveraine Que j’aime Et sème Qui enseigne Et met en scène Joies, peines humaines Coule d’elle même Vibrant oxygène Vin neuf et vieux Qui murmure et pleut Dans les artères Et veines de la terre Qu’il régénère … La poésie En boire un peu… Toucher à son feu C’est presque devenir dieu ! 2018-03-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet