L’hymne au poème par: Mokhtar El Amraoui – Mateur- Tunisie

Mokhtar El Amraoui

Poème !

Soleil de mots et de voix

Constellation des rives

Vibrant du sang des mémoires offertes au silex

Aux pointes des marches des gestations cosmiques

Tu es l’insaisissable qui saisit les tourments

Tous les pas de la tourmente écrite

En questions en leur explosant silence

Poème boom !

Houle de stigmates et baume aussi

Qui sait panser les blessures des épines

Poème bohème de troubadours persécutés

Pourchassés de leurs nids célestes

De leurs arbres de rêves-trêve

Qui crèvent

Sous l’arbitraire verglas des tyrannies putrides

Poème !

Tu réinventes le chant du sang

Tu sais faire des larmes des étoiles

Et des étoiles des chœurs de cœurs

Aux champs ascendants

Où ne cesse de renaître l’amour

En ses chaudes matrices semées

Des multicolores splendeurs

Des pages de l’azur et de ses mers

Aux vagues des bras

En leurs infinies pérégrinations

De pertes et retrouvailles

Tu es la vallée des grandes attentes

Source des cieux d’ombres calcinées

Nubiles rêves des délaissés

Contes aux chemins de brouillard!

Avec tes cierges, poème,

Tu rallumes les essences des chairs mortes

De tant de chaînes

En leurs tracés de désirs rebelles d’oiseaux libres

Tu es l’ouragan quand on te fusille !

Oliviers de Palestine aux racines stellaires !

Chaudes grenades d’Andalousie !

Aux incandescences volcaniques !

Aigles des cimes de Tunisie !

Indomptables rebelles d’Algérie !

Et tous ces fiers poings dressés

De lumière d’Irak et de Syrie

Psalmodiant les étreintes de feu

Abou El Kacem Chebbi

Mahmoud Derouiche

Federico Garcia Lorca

Poème !

Tu es leur rire éternel

Contre la gueule horrible du bourreau

Lumière chevauchant son pégase

Au souffle de danse

Tes pas dessinent la cartographie des retours

Vers les fusions tonitruantes

D’amour roulis roses n’ayant de point

Que ceux des mains pointées

Vers le magma des chants

Poings décrétant l’aube

S’ouvrant sur les graines

Aux ailes des nouveau-nés

Arc- en -ciel des paumes

Où gît en alerte

La trame des chemins

D’où surgit le rêve en parchemins de vers

Haletant de vie

Comme cette inépuisable mer des voyages

Suspendue aux lèvres des mots

Contre les maux des livres tus

Qui s’entêtent  à dire à parler à crier

A se lever se relever !

Face aux bâillons les maillons de vie et d’amour

Contre l’oubli là où l’espoir nécessaire luit !

Poème, je t’aime !

 

Un commentaire

  1. Avatar

    Belles rimes contre l’oubli et pour l’espoir.

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