Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne – Tunis 27 janvier 2018 Fatima Maaouia Méditations politiques… Voilà, Lamartine ! Ô, ce bois relent de mort, ce bois mort Qui, au plus fort de votre gloire, Monte âcre miasme à bord Et vous dévore tout l’or Que vous avez mis tant de temps A pondre dehors. Ce Lac, ce Lac Quelle claque ! Ce lac des cygnes Qui transforme votre plus beau lac En flaque Indigne et signe La fin de la plume la plus insigne. Voilà, Lamartine ! Le pavé dans la mare de tes tartines Romantiques, la part d’ombre Occultée, En ta contrée Salissant de taches sombres Les plus beaux chants purs sanglots De tes mots: “Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages…” À nous carnages! Butins! Otages et… Naufrages ? Voilà, Lamartine, Je voulais te le dire depuis longtemps Après nous avoir abreuvé de chansons, Ivre D’air libre. Qu’est ce qui t’a pris mon garçon ? Nous t’avons mis pourtant De par les monts au fronton du panthéon Flash black ! Nous qui avions tant flashé Pour ton Lac Qui au fil des flots De tes mots A mis notre cœur dans le sac. Par quel miracle Mon garçon? Et pourquoi, après le sacre ce massacre ? Qui t’as mis en tête Cette idée D’aller vite fait à la sauvette Lever à la bonne franquette Impôts, affréter, esquifs, ballons, caravelles, goélettes, Pour faire la peau, effriter moineaux, mouettes, et couper en dés Bras et têtes De par la planète? Je m’attendais à mieux ! C’est pas du jeu La vie mise en jeu ! Du haut de ta tribune Odieux crime Contre ta rime, Mon vieux! Babines aux vents Brandissant trident, alun et glaçon Bave en bouche Tu t’es transformé en caméléon T’engageant à la légère Corps et âme en tant que partisan louche De ce bataillon De la sinistre légion étrangère Sous le commandement De Charles le Borgne T’as alors dépassé les bornes Et tout bonnement sans vergogne Écorné ta couronne, Pâli tes lauriers et éborgné ton trône Poète, Soldat de plomb Qui ne voit pas plus haut que l’horizon ! Lamartine ! Quelle amertume ! T’as trempé ta plume Dans le poison de l’enclume Appelé à dresser gibet et guillotine Ergots Perchés sur la boue Monsieur Lamartine Un homme comme vous A la prose qui fleurit Et luit Lancer ces stridents cocoricos!! T’as chanté la guerre, Mon frère! Agression! Bras armé de fourches, de pique et de louches Pour aller outre mer Armé de fer Sans émotion Faire amples moissons De bras, moignons Et moult provisions d’aliments de bouche Pendant que le soleil et le blé blessé se couchent Voilà, Lamartine ! Je tenais à te le dire T’étais emblème Avec ce délire Te voila Blême Poème Oui, sans façon Nous avons vibré à tes murmures Et toi, Monsignor Plume d’Or Droit dans le mur! L’histoire de ces plaines,de ces vallons En saigne encore! Qu’est ce qui t’as pris Mon garçon De pousser des cris d’orfraie effarouchée Sous l’œil de la muse médusée Pour séance tenante…au lieu de bosser A ta plume, sommer d’aller cabosser les murs De la casbah Casser de la Fatma ? Voilà Lamartine Tu aurais dû creuser et apprendre ! Haut du formulaire Bonbons… Je vous ai apporté des bon’bombes Sorte d’Pommes d’amour, billes au phosphore Qu’on aime à mort Parce qu’elles rendent plus beau et fort L’expéditeur Qui décharge bile et humeurs Dans le décor A prime abord, Ce n’est pas du tout Des armes chimiques, les doux … Gros clous Sucettes Têtes d’acier, équipées d’petites ailettes Tartelettes aigrelettes Qui montent à la tête pour faire la fête. Je vous ai apporté des bonbons Parce que les bonbons C’est tellement bon C’est tellement bon les bonbons Pour les bambins Mais les bonbons Qui en attrapent plus d’un Parfum Forts au phosphore sifflant Les bonbons Fosses ‘ fort combattants Tombant d’un bond Bonbons Adrénaline En Palestine Qui transforment la vermine en terrines Sont meilleurs encore Bien que les corps Sans noms Fleurs périssables En diable Ne soient plus du tout présentables Surtout quand ils sont en boutons. J’espère qu’on n’y verra, outre le boucan Et le sang Que du feu Et de la poudre aux yeux. Je vous ai apporté des bonbons Les bons Bombyx Clips sonores Flèches au phosphore Bombant le torse Et tombant en force Sur le fondant des corps D’Y et de X Qu’ils jettent écorce Dans le décor Où ne coule plus que le lait de la mort. J’espère aussi Que l’Amérique dira encore et encore: “Bien!” A votre Elu, Que madame ONU… Ne dira rien Mais ici pas de souci On est copains Je vous ai apporté des bonbons futés Phosphore- fosses- phosphorescents Bec glacé affuté Et plus de déchiqueté si affinités La nuit On ira tous au front Histoire de voir En poussant de grands cris De victoire Les bombes hosties Tomber pluie sur l’ennemi Et lui écraser la poire Quelles belles soirées d’été, Mes petits! Quelles belles soirées d’été, Selfies, score phosphore A l’affût Des corps nus Show des fourmis réunies Bon appétit Pour la Coupe du nid !! Je vous ai apporté des bonbons Sous un nouveau angle Qui écarquille les pupilles Étouffe et étrangle Ah, mes frères! Si vous saviez ce que je suis fier D’avoir dépossédé de leur terre Mes actuels voisins mitoyens Ex–propriétaires à part entière du terrain Qui présentement leur sert De cimetière et de présentoir de super… Ghetto à ciel ouvert L’occident bijou de famille solidaire Pendu à mon bras rescapé d’Hitler Les gens me regardent avec envie Pour avoir scalpé tant de vies Et sans ménagement Massacré en plus de 60 tristes Printemps dont ils n’avaient que faire… Puisque sans terre Et tant de gens Extrémistes Notoires ou ordinaires Deux en un : Pire qu’Apaches et Indiens Qui voulaient sans crier gare me jeter à la mer Histoire de voir si je savais nager A l’envers. Ben ouais, Mais ce projet Comme tout le monde sait “C’est pas moi qui ai commencé” D’abord pour commencer … Je dois bien protéger De façon légitime et appropriée Mes biens Des jets disproportionnés des palestiniens Puis les enfants palestiniens Sont bien moins beaux que les miens Ô, oui! C’est vrai qu’ils sont plutôt ténébreux Et en plus ne sont pas du tout nombreux A avoir cheveux lisses et yeux bleus. C’est vrai qu’ils sont cruels Et si attachés aux chaînes et tunnels. Oh oui, ça n’étonne personne ! Mille fois ils sont moins bien que moi. Ça vous avez mille fois raison C’est pourquoi Je leur ai apporté par compassion Des bons bonbonnes par tonnes Qui étonnent, détonnent Et ne s’accommodent d’aucun détail Pour les envoyer paître pile au ciel La terre. Je la prends sans commentaire Moyennant bonbons et moignons mignons. Je leur ai apporté des bonbons Baisers incandescents Gourmands de sang. Je leur ai apporté des bonbons Pastilles, dents de lait bombées De bébés aube plombée Amortis par le phosphore Qui les endort Tant il les aime à mort Clin d’œil à BREL Ommi Sissi Alerte et preste Ommi Sissi toukness, toukness* Balaie, balaie! Le balai c’est sa richesse A la pauvresse … Ça dégage poussières et ennuis Du nez et des plis de la vie … C’est vrai! Déjà qu’on ne respire que d’une narine Que deviendrait sans ballet de balais Nos maisons, plaines et collines Petit tour d’horizon…le logis luit … Aucune bactérie N’infecte le nid, Pourtant alerte et preste Ommi Sissi toukness, toukness… C’est qu’elle veut à tout prix autre chose. Ommi Sissi… quelque chose… Pour voir… comme Piaf … ” La vie en rose”. A bas les baffes Sur le cœur astiqué de fleurs Qui ne pleure … Que …Bonjour ! Peurs ! Sueurs !Javel … Grésil et mauvais œil! L’enceinte acoustique… De son cœur riz pilaf…piaffe Du “rose Piaf!” Le poitrail… Où grésille le moteur “4/4 Fleurs” D’un Golf stream Se taille en portail Et guidon pétale Bleu sans égal Sans grésil, Sans voile et sans résille: You you! Youuuuuuuu! Valse Duo…Slow bi-valves! Tango satin rose C’est quelque chose! Ommi Sissi! “Eau… Mie… SISSI”…Ya… SI… SISIA’ ya! Ya! Le cœur : Azur made in Sissi Dream Rit de toutes ses dents ex jaunes… « Rimes fleurs » Miraculeusement alignées “belles et jeunes” Par le bonheur ! A l’intérieur le diesel à miel Lui ronronne et la couronne De tout le rose de la môme! Son vieux pick up de cœur Bleu gaga de bonheur Balance la vieille jebba qui l’engonce Et danse Danse sans exiguïté Danse en mini jupe à fleurs Danse l’été! Glou glou… Glou! Notes de musique ! Ommi Sissi cingle dingue Contre les murs de son pauvre home… Qui l’a mâchée comme chewing gum Elle le voit enfin! A portée de mains: Son produit, sa chose : « Vie en rose! » Un tonneau d’eau… Vaccin universel Contre le manque d’arc en ciel! Fiche technique? Plus que 100% rose… Devis estimatif? Sans comparatif Féerie’Music! Qui va tomber à pic Du bec du supermarché…du coin A son chai…ensaché dans son pauvre coin ” Aya Sissia!” Pour prendre… Sans attendre Une seconde… Les super joies qui l’attendent Mille cordes: Corps et cœur Applicateurs de fleurs: Lui tendent En offrande…leurs paumes Où scintille Son produit : « Vie en rose » Qu’elle a toujours recherché! Grand comme un Golfe…hyper Glossy Eté…perché Sur la cité ! Il luit! Il va changer la vie à Miss Sissi! Qui va changer En bois de rose… Tous ses vieux meubles frappés de cirrhose! Pour être digne de lui, toutes veines en renfort… Oummi Sissi Touknesse Touknesse Balaie, balaie! Coupe son cœur chambardé en dés Et pour marchander Le meilleur prix A prix d’or Se dit: Tiens! Comme ce serait bien Le double du débit A moitié prix… Ou même moins… Et pourquoi pas …pour rien? Hein? Le culot ça paie bien… Quand on n’a rien?.. Bon Dieu, donnez, donnez un sens Au conte de fée de notre enfance … Qu’elle ne reparte surtout pas bredouille La brave Ommi Sissi dont le cœur vibrant s’embrouille … Course contre la montre Alerte et preste Ommi Sissi, actionnaire de la poussière toukness, toukness A la recherche d’une rencontre, Qui recentre! Faut la voir, dos courbé Mmmmmeee… Filon ? Fruit inconnu, citrouille de fée, simple baie Ou hausse du prix …de la vie? Alerte et preste Ommi Sissi toukness, toukness A la recherche d’un fleyess ! Yes ! Un fleyess* Ce n’est pas l’Amérique ! Ni un sac à fric, Je le concède… Mais le pactole modeste a illuminé nos veillées… Tenus éveillés… Faut que la chance cède! Amples et vifs gestes Le balai nerveux décape le sol qui proteste et grince… Alerte et preste Ommi Sissi toukness, toukness Ratisse son maigre domaine, Renifle plaines et montagnes Racle la frise, déplace les prises Mince! Où est passé le cadeau surprise? Bon Dieu, malgré la crise, Donnez, donnez un sens Aux histoires de l’enfance Donnez un sou! Pour la beauté du conte dissout. Nez à terre… Fin de la galère? Ommi Sissi toukness, toukness Et malgré les ravages du fer Et des frères… sur terre Simule contre le calcaire D’une vie… chère et sans lumière Une ligne de crédit Vie non temporaire… Ommi Sissi toukness, toukness … Peste ! Pas le moindre millime*… même bouffé de vert de gris À se mettre sous la dent…étrécie Par ces temps crocs durcis ! La poussière la prend à la gorge. Ses yeux flottent d’est en ouest A la recherche d’une miette, grain de riz ou d’orge. Chapelet givré en mains. Perles plus grosses que la planète de demain. Oumi Sissi, pleure, prie, supplie … La vie en rose ébahie De lui donner un p’tit qq chose Une pelure de son gloss rose … Lui dit qu’elle a toujours aimé le rose… Lui… non! Que le bleu Lui en veut Et ne tient pas à ses yeux… Le khôl…si! Pour sortir de prison, Y’a pas de raison! Ommi Sissi propose A” La vie en rose” …de changer de nom De s’appeler:”Ommi Rose” Ou Da Rosa Et même de lui vendre … “au rabais”…ou pour rien l’ex Ommi Sissi…sinitrose Sa rosata* de cause… Son destin… Qui casse rien! Son balai, son fleyes,”toujours faless”* … sa pâte “ajina “ Sa coiffe…takrita, qui lui serre le coeur Sa chlaka* plus sombre que le malheur Sa meida * rosse blanche… Qui ose lui négocier dure la pitance… Et dont les jambes, frappées de silicose ont l’impudence D’aller dans tous les sens … Sauf vers le bon côté des choses Son jour morose… Aussi long que ses nuits blanches Sa koujina*…sans fleurs … Ses cheveux blancs et jaunes Sans calcium ni potassium Et même son fichu châle… Où quand elle a mal Ou peur… “Aujourd’hui, Hier et demain” Elle se cache, chiale et pleure… Pour rien… A deux mains! Mais les temps ont d’autres contraintes D’autres chats à fouetter Que d’écouter ses plaintes étouffées Comme il se doit… Ommi Sissi se fit taper sur les doigts Par les G 7, 10 …et FMI réunis Qui ont du flouss Qui ont du bouss.. Des cols blancs…pas de blouses… Une vie ample et moelleuse Mousse’pamplemousse … Faste breakfast sans housse, Qui lèvent pas le doigt, qui jouent du pouce Qui ont des brosses Et qui mangent pas sur le pouce de la bouse… A l’eau de rose Arrosée de thé clairet morose Faut croire qu’ils se nourrissent pas d’histoires De bonshommes et dames A la noix …sortis droit de la préhistoire… Et qui tournent pas droit… Allez! Oust ! Du balai! Stop, arrêt ! C’est peut être ça la vie… Enfin… la vraie … Des histoires aux arrêts ? Du coup, Tutti Frutti… Effrité… Ommi Sissi devient bossue…Si, si ! Tous les rêves non aboutis … De l’humanité, mecs et dames…emboutis Sur le macadam… L’avaient habitée ! Depuis, Sa bosse a fait bien des petits… La terre en est remplie… Mes petits!!! 2018-01-27 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet