Libre … par: Karmanda Maghi-Monaco 7 janvier 2018 Karmanda Maghi Pourquoi mourir au chant d’amour Quand les sentiments coulent à flots Dans l’océan de nos mots. Quand se déchainent nos tempêtes : De la vague, dominer la crête, Des cinquantièmes hurlants, Des quarantièmes rugissants Je veux être le cri, De toutes les symphonies L’explosion, Les délires, L’apothéose Gouter à toutes ces choses Qui sont cadeau de vie. Je ne veux pas Couler dans la quiétude d’un lac, Je veux me sentir vivre dans les chamboulements, Me damner S’il le faut aux bras de mes amants, Que chacun me surprenne, M’entraîne Mais jamais ne m’enchaîne. Je suis libre, Quand m’emporte le vent, Sans cesse en mouvement : M’entraine, la planète. Je suis libre Puisque rien ne m’arrête Arrête-t-on le temps ? J’en use les secondes Les minutes et les heures, Je veux Croquer ma vie Bien avant qu’elle ne meure, Je veux aimer De toutes les façons comme une amie, Comme une femme, Comme une amante, Comme j’aime la vie Dans son souffle et dans son cri! Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor: L’idée de base de laquelle a été généré ce poème est claire et simple : l’aspiration infinie à se délecter des jouissances qu’offre la vie terrestre , une idée dont le poète persan Omar Khayyem( 1048 – 1131 ) s’est fait une philosophie de vie et qui constitue , par conséquent , la clé de voûte de toute son œuvre . Néanmoins , cet élan impétueux vers les plaisirs de ce monde est associé chez l’auteure de ce poème à une soif inextinguible de la liberté dans sa forme la plus extrême ( je veux me sentir vivre dans les chamboulements, me damner s’il le faut aux bras de mes amants, que chacun me surprenne, m’entraîne mais jamais ne m’enchaîne. je suis libre, quand m’emporte le vent, sans cesse en mouvement ) qui n’est pas sans nous rappeler celle à laquelle s’attachait Madame Bovary qui incarnait , à une époque hostile à l’émancipation féminine, le féminisme ultra-radical (je veux aimer de toutes les façons comme une amie, comme une femme, comme une amante ) . Et bien entendu , la seule expression de cette idée , quelle que soit la forme dont on la revête, entraîne l’utilisation de l’hyperbole ( ou amplification )comme on le perçoit presque dans tous les vers du poème et surtout dans cette image déroutante où la poétesse s’identifie à des phénomènes concrets et abstraits des plus expressifs de son élan euphorique (je veux être le cri, de toutes les symphonies l’explosion, les délires, l’apothéose ). Enfin , comme premier accès à l’univers poétique de cette poétesse au nom peu commun , cette visite-éclair n’a pas été sans nous laisser de bonnes impressions . Ce qui nous donne l’eau à la bouche et nous incite à y continuer notre randonnée dans l’espoir de dénicher d’autres trésors . 2018-01-07 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet