Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia –poétesse tuniso-algérienne -Tunis 22 novembre 2017 Fatima Maaouia Mon café Mon café est trop clairet et refroidi Vais en faire un autre bien serré Pour m’ réveiller. Ah, si on pouvait refaire De la même manière Tant de choses qui clochent sur terre Pour changer l’atmosphère Repartir à la conquête des cœurs De l’Algérie au Tibet, Rectifier les erreurs, Redresser les fleurs Que le froid broie De la joie ! De la joie ! Du piment ! De la magie ! De l’énergie ! Des couleurs ! Des couleurs Et de l’air ! Droit à la vie !! Molécules, suc et argile feu refroidi ! J’ai vu un pays J’ai vu un pays Confiant, soleil haut Si beau Que j’ai eu un sanglot Le plus beau Planté d’arbres drapeaux : Grand bonjour ! Tous debout ! Amitié ! Paix ! Regardez autour de vous Plus de vautours, ni de loups ! Fait rare, Oiseaux, Art Et fleurs Partout ! Là, j’ai eu peur Et n’ai pu m’empêcher de faire un écart. C’est quoi ce bazar? A tout hasard… Me suis mise A chercher bombe, couteaux… Regard noir, dard de poignard Loquet, poison ou mousquet Qu’une main criminelle et grise Embusquée quelque part Aurait caché dans un bosquet Une église, Une école ou une mosquée ! Hélène de Troie… Il eut autrefois Dans l’histoire des hommes Hélène de Troie… Qui affola patelins et royaumes Et mit les hommes dans les pommes Pour ses beaux yeux Des batailles épiques De dieux, De diables, De princes et de rois Eurent lieu Du feu, Du feu, des chevaux hennissants, Des flèches, des piques, des pieux, Des corps gémissants Du sang, tendon d’Achille Épandu, éperdu par tonnes Jusqu’en… Chine. Qui autant N’en demandait pas autant De cordon et de fil Pour ses cantons… pas mécontents au fond du filon Qu’ils prirent pour argent comptant Soie et porcelaine fine Sortirent de ses doigts habiles Rien qu’en recyclant fibres, dents Et ossements de fervents chevaliers servants En textile Acculée à vivre avec A partir de la récup, Elle fit en vrac draps, jupes, fusées, sacs… Casseroles, bols, bateaux, avions, autos, vins, ammoniaque Et l’on s’étonne Que la Chine soit, du monde, l’usine ! Et que malgré la guerre de l’opium Ses cheminées qui jamais ne chôment Fument l’uranium! Tout ça à cause d’une hurluberlue Hélène de Troie… Enfin je crois… Et pour les plaines à glu Et à poix Sûr et certain, cette fois Un autre cheval de Troie Machin Appelé jasmin Gnome menaçant Gesticulant et grimaçant, Brodé au point de croix Fieffé coquin Grimé en fleurs … De coin en coin En son for intérieur Clé anglaise Et pince monseigneur Pointées l’assaut des plaines et glaises Montées blêmes mayonnaises Le jasmin, sorte de raccourci technologique En quelque sorte Qui allait nous ouvrir en musique les portes Du destin Nous sortir du pétrin Atavique Las, à sec de soleil Pour payer taxe de sel et facture officielle Même le ciel N’y peut rien ! 2017-11-22 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet