L’imprévu urgent par :Rachel Chidiac –Beyrouth – Liban

Rachel Chidiac

 

L’imprévu urgent est un protecteur courant.

Je plie ce destin passionnément attaché à ses manigances

Et je pars vers le silence des rimes.

Les fenêtres,- ô entendeur ! -, sont une nouvelle

Qui en a marre de se répéter.

Il lui faut Samson pour la  débarrasser de sa légèreté.

Je m’incline.

Je m’incline sur les versets d’une tristesse

Et dérobe sa faiblesse dans l’espoir de me réjouir.

La victoire est une légalité puissante  insensible !

Comment puis-je être clémente envers moi-même

Avec une douleur aussi insupportable ?

J’ouvre les narines de ce cœur stoïque

Un peu d’air ne nuit point à un mort.

Je m’écoule à l’instar des fourmis  à travers les labyrinthes de ma terre.

Je ramasse tes miettes mortelles dispersées en moi.

Je nettoie mes veines de toi.

J’accueille péniblement mon hiver .

Tu annonceras ma mort si je souris dans ma tombe.

Et tu m’invectiveras si je resterai en vie.

Et dans tout cela réside toute la certitude.

Je me diviserai en deux

Tel un diadème de laurier.

Je me dresserai sur le bord de la chute,

Recueillant la déception

Et en en faisant une provision pour mes soupirs.

Les papillons de mon époque sont des étrangers

Daignant se laisser momifier par la griffe d’un carnassier.

Avec toute ton oppression tu n’arriveras pas à me briser.

L’insignifiance du présent !

La défaite du passé !

J’ai effacé le passé,

Et  bu mon verre

Et il ne reste que mon silence.

Attends-moi donc !

Rien n’est plus difficile que moi à part ma guérison.

الطّارئُ المستعجلُ : شعر : راشيل الشّدياق – بيروت – لبنان

الطّارئُ المستعجلُ وصيٌّ شائعٌ

أثْني هذا القدرَ الشّغوفَ بألاعيبِهِ

نحوَ صمتِ القوافي أرتحلُ

الشّبابيكُ  – يا هذا – خبرٌ ملَّ تردادَ نفسِهِ

يلزمُه شمشونُ يشدُّهُ من طيشِهِ

أنحني

أنحني على آياتِ حزنٍٍ

أستلبُ ضعيفَها علّني أفرحُ

النّصرُ حلالُ قويٍّ لا يعرفُ الرّحمةَ

كيفَ أرحمُني والوجعُ غامرٌ؟

أفتحُ خياشيمَ هذا القلبِ الصّابرِ

بعضُ هواءٍ لا يضرُّ بميّتٍ

كالنّملِ أسري في متاهاتِ أرضي

ألملمُ فتاتَكَ القاتلَ منّي

منكَ أنظّفُ أوردتي

أستقبلُ جاهدةً شتائي

ستنعاني إذا ما تبسّمتُ لقبري

ستهجوني إذا ما حييتُ

وفي هذا كلُّ اليقينِ

نصفينِ سأشطرُني

بمزاجيّةٍ كإكليلِ غارٍ

وسأنتصبُ على حافّةِ الوقوعِ

ألتقطُ الخيبةَ زادَ أنفاسي

غريبةٌ فراشاتُ عصري

ترضَى أن تحنّطَها يدُ كاسرٍ

بكلّ بطشِكَ لن تكسرَني

ضآلةُ الحاضر ،هزيمةُ الماضي

قد محوتُ الماضي

وشربتُ كأسي

الباقي هدوئي

 فانتظرني

لا أصعبَ منّي إلّا تعافيَّ.

 

 

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