Célina par : Rémy Ducassé dit Erdé –Bastia -France 21 mai 2017 Célina, une de ces femmes nées au début du 20ème siècle et qui ont vécu héroïquement les deux grandes guerres. Célina avait 12 ans en 1914 et elle allait travailler au début à l’usine textile, puis ensuite à la poudrière pour fabriquer les obus que nécessitait la guerre. Je l’ai toujours connue ainsi, bavarde juste ce qu’il faut. Rieuse malgré le temps, pluie ou vent, courageuse durant toute sa vie. Chaque jour qui se levait pour Elle le monde était comme neuf. Un mètre et un peu plus de fermeté et d’ardeur. Canneteuse, tisseuse, ourdisseuse, bonne à tout faire et Elle faisait tout bien. Même servir une de la haute – maison grand standing en plein pied au milieu d’un parc et petit, tout petit salaire. Il faudrait plus que quelques lignes pour la décrire en entier. Bref, ce qui suit va à l’essentiel… Rémy Ducassé dit Erdé An 23, du siècle qui précède T’avais vingt et un printemps. Ce n’était pas fleuri tous les jours Un malotru déjà en ces temps J’aurai pu mieux dire, maléfique Laissa son empreinte génétique En forçant ta naïve virginité. Plus qu’aujourd’hui, pensez Ce n’était pas drôle, pourtant Célina, ô Célina… T’ai jamais vue, ni entendue En pleurer, pleurer jamais. Quartier St Jean, banlieusarde déjà, Ils t’ont tous lâches laissée tomber Avec à leurs yeux l’encombrant Immoral paquet, père, belle-mère Sœur et frères, la honte sur eux Qu’ils disaient, t’avais fait tomber La copine tisseuse a ouvert, sa porte. « Faï plà, è laïssa dirè… » Célina, ô Célina Ce n’était pas drôle, pourtant T’ai toujours vue, et entendue En rire, rire toujours. Dimanche, c’était un saint Honoré La fois suivante, un Paris Brest. C’était bien ainsi, d’être réglé ; Sur ton « vélosoleil » t’avais inventé Ce joli nom poétique, cela nous faisait Toujours gentiment, promis je le jure Célina, ô Célina rire et sourire… Nuit fin de siècle précédent Sans rien dire à personne, sauf Murmure que t’étais bien fatiguée Ce n’était pas drôle, pourtant Légère tu t’es endormie. Là-bas de là où tu es Si tu m’entends, Je te le promets, Tu es le secret de mon cœur Célina, ô Célina Jamais je ne leur dirai Qui tu es, non, jamais… « Faï plà, pitchoùn è laïssa dirè ». 2017-05-21 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet