Le cœur, ce béta … par :Fatima Maaouia –poétesse tuniso-algérienne-Tunis

Fatima Maaouia

 

Comme c’est agaçant

Mon cœur martyr facile ! 

Au fond

Sa vie ne tient qu’à un fil

Dans son fond de cuisson

En ébullition.

 

Je le houspille 

Pour qu’il reprenne vie !

 

Que sont ces simagrées ?

Toujours bourré de prémonitions

A sec de munitions ?

Allez !

Attention à la marche !

On marche!

 

C’est terminé ?

On avance !

 

Les infos

De dernière minute

Ici et à  six cent kilomètres de là

Lui font la peau

Dans sa cocotte minute

Aux parois nues.

 

Le voilà encore

Dans tous ses Etats

En chien de fusil

Entre les  mains 

Du tombeau  gras des fleuves morts

Charriant le plein de caillots 

Du dehors crochu

Aux lippes velues !

 

Pauvre cœur !

Prêt à se tirer une balle en plein cœur

Dans son pénitencier de douleur

La vie le prend pour qui ?

 

Je ne sais pas d’où ça vient

 

Ce braqueur, sans bravoure,

Auteur de ses terreurs

 

Qui se dévore

Aller ! Retour !

A l’envers  du décor

C’est ça mon cœur !

J’enrage !

Il me prend en otage !

 

Moi, je ne suis pas là pour pleurer.

Ma plus grande peur

Opération de toutes les douleurs :

Lui parler !

 

Encore faut-il que je songe

A lui réserver un peu de temps.

 

Quelque chose le ronge.

Tout le temps

Un frisson ringard

Distord son regard

 

Pour échapper au complot

Sanglant

De ce fou

Saignant

Passionné de tremblements de terre

Bouillonnants à huis clos.

 

Cédant à un mouvement de cœur,

Je lui prends le bras,

Le retiens par la peau du cou

Pour qu’il ne tombe pas

Par terre

Le bêta !

Il ne cesse de me surprendre

Mais qui comme moi peut le comprendre ??

 

 

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