La traversée du désert par :Maissa Boutiche – Alger –Algérie 28 avril 2017 Maissa Boutiche J’ai beaucoup voyagé depuis un certain temps J’ai pris tous les moyens de transport J’ai attendu sur le quai le train qu’il arrive J’ai pris aussi l’avion J’ai navigué comme Capitaine sur mon navire J’ai écris des rêves et tant de lettres J’ai puisé dans mon encrier et noirci tant de papiers J’ai parcouru les quatre saisons J’ai régénéré le printemps avec ses belles couleurs J’ai dansé comme un enfant, au chant du laboureur… Je me suis fait pousser des ailes comme un oisillon Dans les cieux, j’ai été voisine de la lune J’ai arpenté mes rives, Et sur les lèvres de ma terre brune J’ai chanté la liberté, l’amour et le rêve … Voyager, c’est important à travers mon regard d’enfant En la musique du Khalkhal de ma mère Et au son de la canne de mon père J’ai écrit sur l’échafaudage de ma peau et de mes ans Dans les larmes des femmes et des enfants J’ai monté les vagues, dansé sur un seul pied à la brise du vent J’ai enfanté des rêves dans les bras de ma bleue J’ai lu dans les rides ce qu’elles archivent J’ai erré sur mes collines, sans rênes, ni brides Les pieds usés et sans guide J’ai constaté que voyager, c’est oublier sa douleur Ses plaies, ses chaînes de fer et le déni des cœurs … Venu le temps d’oublier mes maux et mes dures épreuves Ma Montée au Mont et ma chute sur les pierres Prendre à bras le corps ma vie, avec ses joies et ses chimères J’ai reculé au lieu d’avancer, j’ai patienté et j’ai attendu J’ai accepté les promesses qui n’étaient que du vent Je me suis faite de l’absence, du feu de ma nostalgie et de sa souffrance Le rêve m’a épuisée et l’amour m’a déplumée Je me sens fatiguée, par l’errance de mes pensées J’essaye de les éloigner d’un revers, d’un battement de cils De ne plus les suivre, tant elles sont harceleuses Je me suis dit, que je n’arriverai jamais à gérer ma vie Amante de mes rêves, tant qu’ils me pourchassent Et ces pensées qui m’enlacent, je me sens éreintée et si lasse… Je m’assis sur mon lit, tout me fore et me plie Et je me suis dite, finis les rêves gitans Le mal de l’absence et la nostalgie poignante Adieu l’amour et son endurance Rien ne reviendra comme avant, ni les êtres ni le temps J’aime ma solitude, l’errance avec ma valise Mes rêves mirages et ma souffrance J’ai tant voyagé sur le rythme de mes rimes et de mes proses… Voyager c’est important J’étais disciplinée et j’arrivais toujours à temps Et je ne fais que me brûler de mes cendres Finie la traversée du désert Il est temps de laisser dormir en mon puits cet enfant De laisser derrière, tous ses souvenirs De vivre en paix avec soi même De laisser refaire son printemps, l’hirondelle Venu le temps de rassembler mes feuilles éparpillées Oublier mes bleus, ne plus les réveiller… 2017-04-28 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet