L’œuf du rokh* par :Nwal –Al-Ghanim – poétesse irakienne résidant à Sydney –Australie 29 mars 2017 Nwal –Al-Ghanim 1- Un oiseau Taille dans la turquoise une chanson, Se pose sur la tête de la statue, De ses pattes tombent Des gesticulations niaises. Je dis à la couleur : sois un air Et aux ailes du oiseau : Soyez des burins ! Il y a des créatures qui ont besoin De prendre de nouvelles formes. 2- Là-bas Dans la maison il y a un feu Dont les murs se construisent Par une main Edentée, Un feu que fonde une nuit aux yeux brumeux. Ici… Je sens que l’étroitesse du temps se dissipe de ma montre. 3- Chaque fois que j’aperçois une étoile scintillant dans l’obscurité, Je me protège sous un drapeau dont le sang a été pillé par les tribus. 4- Un vent tourne autour de tes épaules Un vent tourne autour de mes épaules Un pont s’effrite entre mes lèvres Il me liait A un palmier, à une montagne, à un keffieh rouge. Nous étions attachés par un seul cordon ombilical. Le pont tombe peu à peu Et ma main s’est remplie De sons de tambours. 5- Des espaces de glace et de fumée, Des espaces de pierre, La nuit est tombée bien tôt Après une longue attente. 6- Je m’endors dans la glace En attendant que le soleil tende la main Et m’essuie la tête. L’air tombe dans le gouffre. Je dis à la noirceur : Ne te cache pas, Je lis ton corps de très loin, Moi qui effeuille les arbres sans bâton pour le troupeau de couleurs 7- Ces traces sont celles du sang des roses sur leurs habits Et celles-là sont les traces de leurs doigts qui s’amusent Dans les pommes sauvages. Un rêve inquiet dans un œil muet. Un son réparant une chaise Sur laquelle s’assoit la poussière. Un chant pareil à une pastèque coupée en deux Autour de laquelle se regroupent les mouches. Qu’en est-il resté ? Il n’y a aucune alternative à part de fendre le ventre de la nuit Pour en sortir l’œuf du rock ! *Rokh :est un oiseau de feu gigantesque fabuleux cité dans les contes des Mille et une nuits . 2017-03-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet