Un ciel renversé par :Khouloud Sharaf –El Moujeymir – Soueida – Syrie

Khouloud Sharaf

 

Ma mère m’a lavée avec son lait maternel

Et m’a mis un collier qui s’étendait jusqu’à la virginité de mon sein,

Laissant au midi un espace pour se folâtrer sur mon teint brun.

Les pieds nus touchent les miettes de la timidité qui traversent mes yeux

Et les tourterelles s’acheminent

Vers les temples des rochers

Qui ont été sculptés de larmes de femmes

Ayant imploré la déesse.

Ö petite dormant sur l’eau !

Les sources de tes offrandes

Versent ta baptisation sur les fleurs

Pour qu’elles soient atteintes de ta sainteté.

Enveloppe donc les restes de l’amour en tant que prophétie !

Et je m’assoupirai avec toi sur le trône du jour dans les jardins des dieux.

Le seigneur m’a parlé de mes visions :

« Je fendrai la surface de terre avec une faucille

Et je piétinerai un ciel renversé

Dont  la nuée est une laine paissant sous mes souffles ».

Un jeune homme a jeté son regard sur ma lumière.

Je jouais avec mon visage dans le fleuve

Il jeta son cœur sur l’ombre s’étendant entre nous deux

Puis lança sa voix sur son écho.

Mon nom et ce que j’avais entendu se mélangèrent  alors entre eux.

Il me jeta le vent sur l’épaule et dit :

« Excuse-moi !Je ne supporte pas tes rites instables ».

Mes larmes s’écoulèrent comme des perles dissimulées par les huîtres

Afin qu’elles soient réservées comme offrandes pour ce qui est resté de l’amour.

La mer a fait alors agiter ses fleuves

Par compassion pour ma tristesse.

J’étais inquiète.

Le sommeil m’a amenée alors vers son oreiller épuisé,

Septembre s’est réveillé en moi tout ivre

Et l’ululement de mon éternité a rempli les saisons de ma mémoire.

Je ne m’étais point assoupie

Et mon étoile n’était revenue de son cortège

Que pour conclure ma prophétie

Dans le lait maternel.

 

 

Un commentaire

  1. Avatar

    Bonjour à vous,
    Il n’ y aura pas que le ciel qui sera renversé à la lecture de votre POEME.
    Moi-même je l’ai été dès les premiers vers. Je pense sincèrement qu’au-delà de votre propre existence, dans cette vie, et encore dans l’autre, longtemps après votre départ, d’autres que moi continuerons à y voir un résumé sublimissime de ce qu’est la VIE.
    De la naissance, de l’enfance, des premiers émois amoureux, de l’ombre et de la Lumière, l’une et l’autre étant indissociables, tout est contenu, réel, vivant, rempli de palpitations, de halètement, de suffocation, de fièvres, de langueurs, d’endormissement et de la douceur apaisée d’une aube nouvelle. Merci à vous, j’en suis encore tout retourné et je suis sûr que bien d’autres le seront encore et encore…

    Vive la vie et Vive Vous et Vous. Continuez, vous existez et grâce à vous nous existons nous aussi.
    Rémy Ducassé dit Erdé à Bastia (Haute-Corse) le Mercredi 15 Mars 2017.

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