La cueillette est le désespoir des fruits par: Furat Esbir – poétesse syrienne résidant en Nouvelle-Zélande 4 janvier 2017 القِطافُ يأسُ الثّمارِ : شعر : فرات إسبر – شاعرة سوريّة مقيمة بزيلاندا الجديدة Furat Esbir Comme des arbres désespérés par leur solitude, par une forêt qui ne les conforte pas de sa présence, un troupeau d’incertitude inconnue m’encercle. Comme des fruits désespérés d’être cueillis, je restaure mon ombre que j’avais oubliée sous les arbres de la vie. C’est le soleil qui brille sur le corps et oublie l’ombre, qui brille sur les morts et néglige les vivants, qui nous efface et nous nous protégeons sous son ombre, telle une partie dont nous n’avons hérité que le sang et la tragédie. Lorsque cessera la guerre, je ne reviendrai pas vainqueuse ni vaincue. Je serai comme si j’étais une femme de Dahis et El Ghabra*, à la recherche de mon amas dans les décombres des tribus et je m’imaginerai comme un ancien guerrier, traversant les rues en quête des débris de mon corps sur ces murs que le sang a fait fleurir. J’entends les voix des femmes étrangères, esseulées et tristes du quartier. Et d’une cendre à l’autre, je m’éteins d’envie ardente puis je meurs. *La guerre de Dahis et El Ghabra est une guerre qui a duré de 608-610 à 650 environ, née d’un différend entre deux hommes de tribus rivales d’Arabie. Elle est devenue une expression proverbiale désignant tout conflit très violent et interminable. القِطافُ يأسُ الثّمارِ : شعر : فرات إسبر – شاعرة سوريّة مقيمة بزيلاندا الجديدة كشجرٍ يائسٍ من وحدتِهِ ، من غابةٍ لا تؤنسُهُ، يحاصرني قطيعٌ من الحَيرةِ المجهولةِ. كثمارٍ يئستْ من القِطافِ ، أرمّمُ ظلي الذي نسيتُهُ تحتَ شجرِ الحياةِ. هي الشّمسُ تشرق ُعلى الجسدِ ِ وتنسى الظّلَّ،تشرقُ على الأمواتِ ، وتنسى الأحياء َ، تمحونا ونستظلُّ بها ، مثلَ وطنٍ لم نرثْ منه غيرَ الدّماءِ والفجيعةِ عندما تنتهي هذه الحربُ ، لن أعودَ منتصرة ً ولا مهزومة ً ، سأكونُ كما لو كنت ُ من نساءِ داحسَ والغبراءِ ،أبحثُ عن ُركامي بين أنقاضِ القبائل ِ وأتخيّل ُ نفسي كمحاربٍ قديم ٍ ، أقطعُ الشّوارعَ بحثا ً عن شظايا جسدي على تلك الحيطانِ التي أزهرت ْ من الدّمِ. أسمع ُ أصواتَ نساءِ الحارة الغريباتِ ، الوحيداتِ ، الحزيناتِ ومن رمادٍ إلى رما د ٍ أنطفئُ شوقا ً ثمّ أموتُ. 2017-01-04 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet