Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :20 –Les poèmes de Didier Hippon : 20 –1 : C’est dommage

Didier Hippon

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C’est dommage 

Que l’enfant pleure 

Quand le jour se lève 

Comme 

Un certain mal à l’aise 

En voyant les draps 

De la nuit 

Recouvrir son lit 

De ses rêves 

De peur 

De rester seul

D’affronter seul 

Le monstre 

De son cauchemar 

Pourtant 

Ma fille 

Mon fils 

Ce n’est rien 

Papa est là 

Avec toi 

Il sera là 

Tant que 

Tu respires 

En même temps 

Que moi 

Rendors toi doucement 

La vie est belle 

Quelque soit la douleur 

Que tu endures 

 

Après les textes de prose poétique composés de paragraphes et les poèmes longs et élancés sous forme de colonnes minces, voici notre poète qui tente, cette fois, l’expérience du poème  libre de longueur moyenne ,comme s’il sent, à   chaque étape de son parcours, le besoin d’utiliser  un mode d’expression poétique particulier concordant,  soit avec le degré de maturité qu’il a atteint, soit avec de nouvelles préoccupations et interrogations qui le nourrissent . Cependant, si l’on regarde ce texte de plus près, nous apparaîtront  les mêmes soucis et tracas qui l’ont toujours poursuivi depuis que nous l’avions connu en 2009.Nous notons   , en premier lieu, cette phobie incoercible de la solitude héritée de l’enfance, depuis son départ forcé de son île natale la Guadeloupe et son arrivée à Paris où il s’est toujours senti à l’écart et  totalement incapable  de s’adapter à son rythme de vie, en raison, de la difficulté pour un étranger d’y établir, comme dans toutes les grandes villes du monde, une vraie  connexion sociale .Donc, c’est plus un sentiment d’exil qu’une simple solitude physique dans l’espace que ressent le poète  .Et c’est pour cette raison  que cet état d’âme  a dégénéré en une sensation d’abandon à caractère existentiel (de peur de rester seul d’affronter seul  le monstre  de son cauchemar ) qui nous  rappelle un peu cette fameuse citation de Blaise Pascal : « l’homme sans lumière abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l’univers sans savoir qui l’y a mis, ce qu’il est venu faire, ce qu’il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j’entre en effroi comme un homme qu’on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable et qui s’éveillerait sans connaître et sans moyen de s’en sortir ».

D’autre part,l’auteur , fortement croyant, a tenu, dans la deuxième partie de son texte, à rappeler la vision religieuse de la vie , selon laquelle la vie sur terre   ne manque pas de beauté malgré les douleurs qu’elle inflige aux humains.

Un poème léger mais profond ,brossant un tableau psychologique émouvant d’une âme esseulée souffrant les affres de la solitude dans un milieu urbain déshumanisé.

 

 

 

2 commentaires

  1. Avatar
    Mohamed Salah Ben Amor

    Rémy Ducassé L’enfance ne s’oublie jamais, quelque soit la vie qui suit…

  2. Avatar
    Mohamed Salah Ben Amor

    Laura Klemm je l’appelle mon petit Ange….little Didier…un petit frère

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