Les oiseaux de Noura quittent la maison sans retour 26 août 2016 عصافيرُ نورةَ تغادرُ البيتَ بلا رِجعةٍ شعر : محمّد بن رجب Je connais le journaliste et critique littéraire tunisien Mohamed Ben Rejeb depuis plus de trente ans et nous avions participé ensemble à plusieurs colloques sur la littérature tunisienne .Mais je n’ai découvert qu’il est poète que ces derniers mois après le décès de sa chère épouse à laquelle il voue un amour infini .Et c’est ainsi que le choc qu’il a reçu suite à cet évènement tragique a, semble-t-i, fait éveiller en lui un don poétique dont il ne soupçonnait pas l’existence . Voici l’un des innombrables poèmes qu’il a écrits sur ses souvenirs avec sa défunte épouse : Noura ! Ö ma belle brune ! Ö ma colombe brune ! Ma tristesse est immense. Je suis seul et triste. Ö combien je me voyais seul et triste ! Seul et triste ! Je suis revenu un peu à la maison tout triste Après une triste fuite Et j’ai découvert que les oiseaux de mon petit jardin étaient tristes Mon petit jardin, Ö combien il était grand en ta présence ô Noura ! Ses oiseaux étaient nombreux Combien ils t’aimaient ! Ils t’aimaient toi Et toi seulement. Les beaux oiseaux sont tristes. Ils ont quitté la belle maison Par ta présence la maison était belle Tandis qu’aujourd’hui les oiseaux l’ont quittée. Tes oiseaux t’attendaient chaque matin Et t’attendaient chaque soir. Tu étais la seule à leur offrir régulièrement l’amour et les graines. Les oiseaux de la maison t’aimaient. « Nous sommes tristes Sans Noura nous sommes orphelins Sans toi nous sommes dans l’embarras », Disent-ils en quittant les lieux Et en s’envolant haut à horizon. Les oiseaux t’aimaient. J’en étais jaloux ! J’en étais très jaloux ! « Adieu ô maître de la grande maison ! », Disent-ils au moment où ils se sont envolés et ont quittè les lieux Avant d’ajouter tous tristes ,les larmes aux yeux : « La maison est immense mais pas assez large Pour contenir notre tristesse, Adieu ! Il n’y a plus de graines, ni d’amour dans le jardin. Le jardin sans Noura n’est que ruines. Ses portes nous sont fermées. Qui les ouvrira ? Qui les ouvrira Monsieur ?…Qui … ? Et …Excusez-nous Monsieur ! La maîtresse du jardin est à présent un mirage. Le jardin est triste Adieu : » Je ne me suis pas courroucé contre les oiseaux de la maison Et ils ne sont pas en colère contre moi Car ils ont un grand cœur. La tristesse les a fait envoler vers un monde plus vaste. Quant à ma tristesse, elle est plus grande Je ne suis pas en colère contre les oiseaux de Noura Et mon cœur n’est pas assez vaste pour contenir la colère Parce que que je suis triste. Les oiseaux partent tous bruissants. Elle m’a quittée Après m’avoir percé l’âme Qui me rendra mon âme…et la vie?! أعرفُ الصّحافيّ والنّاقد الأدبيّ محمّد بن رجب منذ أكثر من ثلاثين عاما .وقد شاركنا معا قي عدد كثير من النّدوات عن الأدب التّونسيّ .لكنّي لم أكتشف أنّه شاعر إلاّ في الأشهرِ الأخيرةِ بعد وفاة زوجته العزيزة التي يكنّ لها حبّا لا يوصف .وهكذا فإنّ الصّدمة التي تلقّاها على إثر هذا الحدث الجلل قد تكون أيقظت فيه موهبة شعريّة لم يكن واعيا بوجودها من قبل وهذه إحدى القصائد الكثيرة التي كتبها عن ذكرياته مع الفقيدة زوجته نورةُ يا سمرائي الجميلةَ يا حمامتي السّمراءَ حزني كبيرٌ وحدي حزينٌ كم كنتُ أراني وحدي حزينًا وحدي حزينٌ عدتُ قليلاً إلى البيتِ حزينًا بعدَ هروبٍ حزينٍ فاكتشفتُ أنّ عصافيرَ حديقتي الصّغيرةِ حزينةٌ حديقتي الصّغيرةُ كم كانتْ بك يا نورةُ كبيرةً عصافيرُها كانتْ كثيرةً كم هي تحبّكِ تحبّكِ أنتِ وأنتِ فقطْ العصافيرُ الجميلةُ حزينةٌ غادرتِ البيتَ الجميلَ بكِ أنتَ كانَ البيتُ جميلاً واليومَ غادرتْهُ العصافيرُ كانتْ عصافيرُكِ تنتظرُكِ كلّ صباحٍ تنتظرُكِ كلَّ مساءٍ وحدَكِ تتعهّدينَها بالحُبِّ والحُبيباتِ كانتْ تحبُّكِ عصافيرُ البيتِ قالتْ وهي تغادرُ قالتْ وهي تحلّقُ في الأفقِ الأعلى نحن حزانى نحن دونَ نورة يتامى نحن دونَكِ حيارى كانتِ العصافيرُ تحبُّكِ كنتُ أغارُ منها منها كنتُ أغارُ قالت وهي تحلِّقُ مغادرةً وداعًا يا سيّدَ البيتِ الكبيرِ البيتُ كبيرٌ لكنّه لا يسعُ حزنَنا وداعًا الحديقةُ لا حُبَّ فيها ولا حَبَّ الحديقةُ بلا نورةَ خرابٌ أبوابُها دونَنا موصدةٌ من يفتحُها من يا سيّدي يفتحُها من ….و …. عذرًا يا سيّدي صاحبتُها اليومَ سرابٌ الحديقةُ حزينةٌ وداعًا …..قالتْ وهي حزينةٌ باكيةٌ في صخبٍ كانتْ باكيةً لم أغضبْ من عصافيرِ البيتِ عصافيرُ البيتِ لا تغضبْ منّي قلبُها كبيرٌ الحزنُ طيّرَها إلى عاَلمٍ أرحبَ حزني أكبرُ لستُ غاضبًا من عصافيرِ نورةَ قلبي لا يتّسعُ للغضبِ لأنّي حزينٌ العصافيرُ ترحلُ في صخبٍ بعدَ أن نحرتْ مهجتي غادرتْني من يعيدُ إليّ مهجتي ………..والحياةَ ؟ 2016-08-26 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet