Père par : Ammar Akermi – poète tunisien -Tunisie

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Ammar Akermi – poète tunisien -Tunisie

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Père j’ai grandi
J’ai des enfants 
Des petits enfants 
Comme tu en as eu 
Mais j’ai vieilli père 
Comme tu as vieilli 
Un jour d’avril 
Et tu m’as quitté 
Mais m’as-tu vraiment quitté ? 
***
Te rappelles-tu les bouts de journaux
Où tu m’apprenais le français
A l’ombre de la meule de paille
Tout près de nos animaux
Je n’ai rien oublié père
***
Te rappelles-tu les beaux moments
Où tu me récitais le coq, le corbeau

Et tu m’incitais à apprendre les vers
De La Fontaine , de Carême et de Hugo
Je n’ai rien oublié père
***
Te rappelles-tu quand je gardais avec mon cousin
Nos quatre vaches près du chemin de fer
Tu nous jetais en passant par le train
Ces maigres délices présent fabuleux
Je n’ai rien oublié père
***
Te rappelles-tu quand je t’ai dit un jour d’hiver
Que j’ai troqué mon veston blanc
Contre un livre qui m’est cher
Tu ne t’étais pas mis en colère
Tu m’as félicité père
Tu vois je n’ai rien oublié
***
Repose en paix père
Tu ne nous as point quittés
***
Le noyer que tu as planté dans mon jardin

A grandi père j’allais oublier

أبي… :شعر: عمّار العكرمي – ترجمة صالح مورو عن اللّغة الفرنسيّة – تونس


لقد كبِرتُ يا أبي

وصار َلي أطفالٌ

أطفالٌ صغارٌ

مثلَكَ تمامًا يا أبي

لكنّني هرمتُ

كما هرمتَ أنتَ

ورحلتَ عنّي

ذاتَ يومٍ من أيّامِ أفريلَ

لكنْ، هل حقّاً غادرتني؟

—– +++ ——-

هل تذكرُ بقايا الجرائدِ

 التي تعلّمُني فيها لغةَ موليار؟

في ظلِّ كومةِ التّبنِ

قربَ حيواناتِنا الأليفةِ

لم أنسَ شيئًا يا أبي

—– +++ ——

هل تذكرُ الفتراتِ الجميلةَ

حينَ كنتَ  تتلو عليَّ  قصيدةَ الدّيكِ وقصيدةَ الغرابِ

وكنتَ تحثّني على حفظ ِالأبياتِ

ل لافنتينَ و موريسَ وهيجو

لم أنسَ شيئًا يا أبي

—— +++ ——

هل تذكرُ حينَ  كنتُ أحرسُ مع ابنِ عمّي

بقراتِنا الأربعَ… قربَ سكّةِ الحديدْ

كنتَ ترمي لنا من القطارِ وأنتَ تمرُّ حينَها

تلكَ المفاجآتِ الهزيلةِ اللذيذةِ الخرافيّةِ

لم أنسَ شيئًا يا أبي

—— +++ ——–

هل تذكرُ يا أبي حينَ قلتُ لكَ ذاتَ يومِ شتاءٍ

إنّني قايضتُ بدلتي البيضاءَ

بكتابٍ كان عندي عزيزًا

ما غضبتَ منّي يومَها

باركتَ حركتي مبتسمًا يا أبي

هل ترى؟ لم أنسَ شيئا

—— +++ ——–

نَمْ في سلامٍ يا أبي

أنتَ ما غادرتَنا أبدًا

—— +++ ——

أبي،،، كدتُ أنسى

الجوزةَ التي زرعتَها في حديقتي

فقد كَبُرتْ

أبي… :شعر: عمّار العكرمي – ترجمة صالح مورو عن اللّغة الفرنسيّة – تونس

 

2 commentaires

  1. Avatar

    Un poème émouvant , magnifique, écrit d’une belle plume ,ce n’est pas la première fois qu’ Ammar nous émeut par sa poésie !!il suffit de lire son recueil “Regard ” pour nous en rendre compte ! Félicitions

  2. Avatar

    À l’âme du poète tunisien feu Ammar Akermi

    Ammar, Je n’étais et ne serai jamais poète comme toi mais, me voici aujourd’hui, après ton départ pour ailleurs, m’a-t-on dit ; là où tu ne seras jamais de retour…Me voici t’écrire quelques « vers prosaïques », sûrement loin de ton élégance poétique… Quelques vers, rien que pour essayer de t’imiter et rattraper un petit sourire de ta part là où tu dors en pleine quiétude… Écoute :

    Frère Ammar,
    Un jour de novembre, tu nous as quittés…
    Quittés, une fois pour toute…
    C’est ce qu’on dit…
    Mais, nous as-tu vraiment quittés ?
    L’on ne peut le croire !
    Tu es encore parmi nous,
    Parmi le monde tout entier
    Parmi nous et à jamais…

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