Drame du côté de Carthage par : Sadok Gaidi – Fouchana – Tunisie

Sadok Gaidi – Fouchana – Tunisie

Un arbre est sans doute une œuvre d’art inusable, donc à vénérer par là même aduler comme étant porte-bonheur. Depuis la nuit des temps, l’homme fut en rapport ombilical avec la forêt à telle enseigne que des peuples furent dénommés « fils des arbres, je cite les « aborigènes » pour ne pas évoquer la valeur symbolique du chêne cité pas mal de fois dans les légendes et les fables de La fontaine.

Cette richesse, un don naturel passe pour inviolable pour les générations qui se succèdent. C’est pourquoi, la forêt aussi bien la mer font partie du domaine public transcendant la volonté individuelle et régnant en maîtresse.

Pour revenir à l’évènement de la tronçonneuse mortelle qui a éteint un Eucalyptus » centenaire, je dirais pour l’histoire que Carthage s’étendait à 40 hectares boisés, habités par une flore et une faune diversifiées. Le dernier lion de la Tunisie a été tué vers 1905.

L’abattage de cet arbre et ce n’est pas la seule victime d’ailleurs, est considéré comme acte abominable puni par la loi internationale puisque une infraction condamnable à tous les égards.

Nous prônons tous pour un environnement sain, équilibré, non conflictuel et bien partagé entre les concitoyens…J’allais dire loin des convoitises « déshumanisantes »émanant de la haine barbare, ne serait-ce que pour satisfaire des besoins particuliers.
Cette barbarie inouïe ne s’arrête pas là…essayer de faire un détour du côté des ports puniques, vous remarquez l’état minable de ce joyau de notre mémoire. Force encore est de signaler le délabrement du littoral nord du fait de certains agissements à Sidi Bou Saïd, de la Marsa, de Gammarth et j’en passe…On continue de construire sur les ruines, au bord de l’eau, se confisque pour soi l’espace public au grand dam de la nature, de ceux avec qui vous partagez l’espace urbain. Le milieu naturel se dégrade vertigineusement ces dernières années partout ailleurs à l’intérieur du pays…Epée de Damoclès qui menace l’humanité en général…Un silence que tout homme noble condamne à juste titre. Mutisme observé par les autorités en place. Des constructions illégales voient le jour, poussent comme des champignons et déforment le paysage causant une « pollution » visuelle…Un carreau de verdure bientôt va se raréfier !!!!!!!!!La forêt de Gammarth a eu son lot de ses malheurs dus à des agissements » incongrus.

Dame-Nature devrait recouvrir ses droits…à défaut elle ripostera à sa manière…La vague en déferlement a déjà commencé à grignoter les murs d’hôtels, de maisons de faste au pied de l’eau.

L’abattage de « l’Eucalyptus centenaire » à Carthage a soulevé des réactions de toutes parts, indice que les bonnes consciences se réveillent, passent à l’action indépendamment de toute autorité s’opposant à la volonté publique. Ce mouvement de contestations de grande envergure est un pouvoir citoyen qui aura des effets positifs au profit du milieu ambiant.

Nous saluons, dans le même ordre d’idées la société civile avec ses composantes qui a rédigé une pétition internationale via »Avaaz » à l’encontre de l’auteur de cet acte abominable mettant à mort, non l’arbre mais la mémoire collective depuis les Carthaginois jusqu’à nos jours. Rétablir un rapport de consensus avec la forêt pour bâtir une nouvelle éthique solide et éternelle.