Poème du jour( Nouvelle série) no 59 : L’INTER-HUMAINE ou La voie des eaux par : PATRICK BERTA FORGAS- Paris 18 février 2016 PATRICK BERTA FORGAS- Paris Sans fard, l’Ouest Aux couleurs menacées silhouettes… Petits miroirs Sans plus d’ami ! Défaits, les visages bleus Des océans complices Des mers meurtrières … Le grand livre de l’exil Rajoute à ses pages Des lignes traçantes … Le sang aux dos Appuyés aux murs ! Et puis voici le reflet Déporté d’un rêve. © Patrick Berta Forgas & N.A.D.A. février 2016. Crédit : © Mustapha SAHA – 2004. Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Patrick Berta Forgas est l’un des poètes les plus féconds et les plus assidus de notre groupes .Il est continuellement présent dans mon espace de plus près de six ans. Ce qui lui a valu de faire partie des élus auxquels j’ai consacré les cinq premiers tomes de ma collection « Figures poétiques du monde ». Mais cette omniprésence ainsi que le nombre impressionnant de ses recueils n’ont jamais altéré la qualité de ses écrits .Bien au contraire, ses capacités imaginatives hors pair concomitant avec sa longue expérience poétique qui a débuté vers 1971 l’ont aidé à se forger un style spécifique reconnaissable même en l’absence de sa signature .Et c’est, à notre avis, le seul signe crédible de la possession d’un don dans un art donné. Ce cachet spécifique se reconnait dans l’extrême finesse avec laquelle il choisit les éléments constitutifs signifiants de ses poèmes et tisse les trames entre eux. Et ces éléments sont, pour la plupart de temps, de type connotatif et évocateur et ce, dont le but de faire participeractivement le récepteur à l’élaboration de ses textes. Dans ce poème par exemple où il aborde la question problématique des relations entre les êtres humains et surtout entre l’Occident( Ouest) et le reste du monde , l’auteur, part comme toujours d’un arrière-fond philosophique personnel solide basé sur la conviction que l’âme humaine est minée originellement par un mal interne qui la pousse à nuire à soi-même, à son espèce et au monde environnant. D’où son usage massif des vocables évoquant toutes sortes de violence et de brutalité dues à la méchanceté de l’homme (Sans plus d’ami – océans complices – mers meurtrières – exil – Le sang aux dos – le reflet déporté d’un rêve…), sans les relier par des liens verbaux expressément logiques, ce qui pousse le lecteur intéressé à essayer de déceler ceux qui se situent aux structures profondes afin de pouvoir saisir le sens global du texte. Ainsi ici, par exemple, parmi les sens possibles de ce poème le rêve de ces milliers de passagers clandestins fuyant leurs pays pauvres ou en guerre qui risquent leur vie a dans l’espoir d’atteindre la Rive-Nord et ou ce terrorisme aveugle qui traverse les mers pour frapper en cette même rive. L’ossature du poème a été mise en place et c’est au lecteur de savoir bien l’étoffer .Tentez votre chance et vous ne serez pas déçus ! 2016-02-18 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet