Poème du jour no 23 (Nouvelle série) : Il y a toujours du sang étranger en nous…Qu’importe, il faut en être fier…par : Thierry Montgaillard (Timilo) – poète français 12 décembre 2015 Thierry Montgaillard (Timilo) – poète français Personne ne peut tracer vraiment sa généalogie, Elle a traversé tant de bonheurs et de malheurs, Même les périodes que l’on pense connaître par cœur, Ce sang qui nous irrigue, peut avoir une toute autre étymologie… Comment savoir qui est le père d’un tel ou d’un tel de nos ancêtres, De quel pays il vient, quelle misère il a fui, ou de quel lit il sort? Même ceux qui sont vivants se taisent, alors nos morts, Dont je suis un des descendants… Ainsi naître…. Ainsi l’énigme qui a fait que ma personne me poursuit, Je sens en moi s’exprimer des millions d’aïeux Qui ne disent rien , alors comment je peux Et pourrais-je affirmer d’où je viens et qui je suis… Or certains affirment haut et fort leurs origines Et montrent fièrement leur arbre généalogique Et dès que quelques branches les enquiquinent Ils les coupent, bien sûr c’est plus logique………. Ceux qui affirment ainsi leur haute lignée, En criant haro sur tout sang étranger, Sont les premiers a nous dire qu’on a tous le même père, Et bien sûr la même Mère, Vous savez bien, celle qui a croqué la pomme…. Thierry Montgaillard (Timilo) – poète français Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Nous voici devant un thème nouveau en poésie : l’origine inconnue de tout individu sur terre, bien que ce sujet soit à l’origine d’une quantité indéfinie d’études surtout après les progrès énormes réalisées, ces dernières années, dans les sciences génétiques où le gène est désormais utilisé comme une sorte de carte d’identité individuelle extrêmement fiable grâce à laquelle on peut déterminer la descendance exacte de chaque personne. Bien entendu, quelle que soit la force des preuves et des arguments que présentent les scientifiques dans ce domaine ou d’autres , ils ne peuvent effacer le doute naturel voire inné des artistes, des écrivains et des poètes à l’égard de tous les phénomènes dans ce monde, du fait qu’ils usent, en premier lieu, de l’hémisphère droit de leur cerveau où siègent surtout l’imagination et l’intuition et se laissent guider par ces deux facultés fluides qui n’obéissent à aucune règle et ne s’arrêtent devant aucune limite. Ainsi pour l’auteur de ce poème, aucune personne dans le monde ne peut , contrairement à ce qu’ont démontré les généticiens, connaître exactement ses origines. Et le but d’adopter cette idée paradoxale et de la défendre ici est de montrer que tous les humains ont la même origine et qu’ils sont tous, par conséquent, des frères. Ce qui constitue, au niveau de l’intention, une réponse vigoureuse aux prôneurs et partisans de la ségrégation raciale et sociale, surtout en cette période difficile que traverse l’humanité où le choc des civilisations s’est substitué à la guerre froide qui mettait face à face entre les deux blocs capitaliste et socialiste. Un poème de réflexion qui, bien qu’il ne convainc pas les scientifiques et les scientistes qui diraient au poète que tout individu peut ,par un simple test génétique, connaître sa vraie descendance, se distingue par son contenu éclairé qui en fait un bon spécimen de la poésie militante dont nous avons besoin aujourd’hui et demain pour construire ensemble le monde universaliste de notre rêve où coexisteront toutes les races , les confessions et les cultures. 2015-12-12 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet