Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :10 -Les poèmes de Monika Del Rio :10-2:Un bateau ivre 11 décembre 2015 Monika Del Rio – poétesse polonaise Un bateau Ivre, D’Afrique Vers le Nouveau Monde – La route Folle est Longue… Dans mon berceau Etoilé Je cris Ton nom – La nuit Me répond par Un silence Profond. Accosté au Bord de l’espoir Tu jettes L’encre De ton regard Noir comme Le fond de L’océan – Un mystère, La forêt Des ombres Entoure tes Pensées Sombres. Je tourne Autour comme La lune Soulée de Lumières Vomies Par le soleil et Des étoiles, Noyée dans La voie Lactée – Elle bégaye des Mots Tendres Et ensorcelés. Prazmow, aout 2015 Connaissant de très près cette poétesse depuis la fin des années quatre-vingt-dix et ayant lu, à peu près, tout ce qu’elle a écrit jusqu’ici, je peux dire que je connais parfaitement l’arrière-fond duquel elle tire ses thèmes mais le devoir de confidentialité m’empêche de tout dévoiler par respect de sa vie personnelle et son intimité. En ce qui concerne ce nouveau texte poétique qui fait partie d’un ensemble de trois cent poèmes qu’elle a écrits pendant les quatre ans qu’elle a passés en Éthiopie avant de retourner en Europe, il contient tous les éléments de base de l’univers artistique de l’auteure ( étant donné qu’elle en même temps musicienne, peintre, nouvelliste, romancière et poète). Le premier de ces éléments est la conviction que son corps abrite l’âme d’une personne ayant vécu il y a des millénaires et dont le lieu d’origine serait :l’Afrique, le berceau de ‘humanité .Ce qui fait que l’arrivée de la poétesse dans ce continent, était ressentie comme un retour à soi-même, d’où cette perturbation psychique (Je tourne/Autour comme/La lune/Soulée de/Lumières/ Vomies/Par le soleil et/Des étoiles,) qui s’est traduite par un tiraillement douloureux presque pathologique entre deux mondes extrêmement différents (Un bateau/Ivre,/D’Afrique/Vers le Nouveau/ Monde –/La route/Folle est/Longue/). Oui « la route est folle et longue » parce que qu’elle s’étend au fond de la psyché et que sa signification est obscure (Je cris/Ton nom –/La nuit/ Me répond par/Un silence/Profond – Un mystère,/ La forêt/Des ombres/Entoure tes/Pensées/ Sombres). Cependant, cette sensation de désorientation totale au niveau de la réflexion, du fait de l’incapacité de trouver des explications convaincantes à cet état d’âme étrange s’accompagne, contre toute attente, par un état d’extase indescriptible dans lequel la poétesse se trouve plongée sans le vouloir .Ce qui laisse penser que cette dualité mystérieuse 🙁la dysfonction de l’intellect + l’ivresse psychique) cacherait une sorte de masochisme latent. Enfin, quelle que soit la vraie nature de ce cas, avouons que sa répercussion sur l’énergie créative de l’auteure est grande .Et cela se voit à travers cette série d’images déroutantes qui se succèdent, du début jusqu’à la fin du poème, et qui sont vraiment dignes des deux grands :Baudelaire et évidemment Rimbaud l’auteur du « Le bateau ivre » . 2015-12-11 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet