1793 La finance sous l’échafaud par :Bernard Fouché (Le Berger) – poète français

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Bernard Fouché (Le Berger) – poète français

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Si le comité de salut Public
Existait de nos jours
Nos hommes politiques
Seraient beaucoup moins grands
Beaucoup moins riches
Les banquiers sur la route de l’exil
Comme les nobles d’antan
Un bon politicien Devrait
Avoir connu la misère
En sentir les odeurs
Avant de prendre une décision
Pour le bien du peuple
Pour notre république…

Le Berger

 

Commentaire de Mohamed Salah :

Malgré le ton critique acerbe de ce poème à l’égard des hommes de pouvoir, son auteur n’est pas proprement parlé un poète engagé. En effet, de préoccupations diverses, il s’attaque dans sa poésie à toutes les questions brûlantes qui se rapportent à la vie sous un angle humaniste. Et puisque de la politique dépend, en grande partie, aussi bien le bonheur que le malheur des gens , il est tout à fait naturel qu’il lui consacre, d’un temps à autre, quelques poèmes.
Dans ce poème ci, c’est le non-dévouement du politicien au pouvoir à la cause de son peuple et de sa patrie qui préoccupe l’auteur et il l’appréhende comme un crime de haute trahison dont le coupable mérite la peine de mort en public. Les responsables de la gestion financière qui sont sous les ordres de ce politicien doivent être, selon ce que dit le poète, condamnés à l’exil. Mais loin de croire vraiment à la possibilité de la mise en application aujourd’hui de ces mesures qui avaient été prises pendant les premières années de la révolution française ,l’auteur s’en sert plutôt comme un stratagème technique et plus précisément comme une hyperbole pour exprimer sa colère à l’égard de la classe politique dirigeante.
Néanmoins deux idées devront être, malgré tout, prises au sérieux : la mise en place d’une instance légale habilitée à punir le dirigeant politique, quel que soit son rang, lorsqu’il manque à ses devoirs et la nécessité de choisir les politiciens parmi ceux qui ont connu de près la misère dans laquelle vit la masse laborieuse et indigente.
Côté style, outre l’usage de l’hyperbole pour amplifier ses émotions et de l’intertextualité avec l’histoire de la révolution française, le poète a opté, comme à son accoutumée, pour une langue communicable, proche de la langue de tous les jours .Bravo Bernard !

 

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