Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :40– Les poèmes de Laurent Mourot-Faraut :40-4 :Notre histoire… 15 août 2019 Laurent Mourot-Faraut L’histoire devait nous le dire, Mais l’histoire nous a tout pris, Elle avait mis son masque avant de nous sourire, C’est étrange, mais elle était plus belle comme ça, Elle a tué nos espérances, la vie, La vie jusqu’à la mort, J’ai si souvent eu de traverser le Nil, la nuit, De parler aux pharaons de mes passions, Mais, mais, l’histoire devait nous le dire, Mais l’histoire a sans doute appris à se taire, J’ai parlé de toi au miroir, Et le miroir ne m’a pas reconnu, C’était étrange, c’était comme si il ne m’avait jamais vu, Mais l’histoire devait lui dire, J’espérais qu’elle lui parle de moi, J’ai passé ma vie à être un fantôme, Mais où est passé ma vie, mon espérance, La vie jusqu’à l’amour, Tes bras autour des miens, Mon cœur contre le tien, et le soleil qui nous tient, Pour écrire une autre histoire qui change nos destins, Je t’en prie la vie écris-moi !!! Je t’en supplie la vie !! Dis le moi !! J’ai envie d’attendre demain, De voir si la vie nous le dira… J’ai perdu mon âme dans un sac imaginaire, J’ai fait semblant d’avoir mal, J’ai fui la vie quand elle me demandait de l’attraper, L’histoire devait nous le dire, Mais l’histoire n’a rien dit, Je me perds encore sans raison dans ma raison Même si parfois j’ai tort, Même si parfois j’ai peur, J’ai envie de recommencer ma vie, Depuis le début et d’aller jusqu’à toi, J’ai regardé à nouveau dans le miroir, Mais je ne me vois plus, Mais je ne te vois plus, L’histoire devait nous le dire, Mais la vie ne nous a rien dit, Mais où es tu partie la vie, Sans moi, sans moi, sans elle ? J’ai encore demandé au miroir, Mais il ne m’a toujours pas reconnu, Il ne sait pas qui tu es, et il ne m’a pas reconnu… Mais où es tu partie la vie, sans moi… ? Il nous est arrivé , au cours de notre suivi critique de la production poétique de cet auteur qui se poursuit depuis 2011, d’y déceler de temps en temps des signes épars laissant filtrer les symptômes d’une crise interne qu’il essaie de dissimuler au prix d’un grand effort derrière son engouement exalté pour les aventures sentimentales qu’il vit avec un nombre toujours grandissant de filles d’Eve .Et contrairement à cette démarche dérobante observée dans quelques poèmes précédents , ce poème-ci nous met en face de cette crise au sommet de son aggravation .Mais de quoi s’agit-il exactement? Les propos du locuteur laissent entendre qu’il a été victime d’une rupture amoureuse douloureuse dont il n’a pu amortir les conséquences .Quant à son discours lui-même , il est , de bout en bout , empreint d’un ton plaintif et lamentatif , mettant en accusation le Temps et la vie et sombrant dans un délire introspectif incontrôlé qui en dit long sur le caractère psychotique de ce trouble .Ceci n’est évidemment qu’une une vue générale du contenu sémantique du poème .Quant au style , il se distingue par son rythme interne très intense engendré par l’asyndète ( suppression des conjonctions ) et l’usage massif les répétitions sans recherche ou presque de métaphores inédites peut-être parce que le réel décrit au cours de cette crise dépasse en soi l’imagination. 2019-08-15 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet