Le mal d’amour par: Maissa Boutiche -Ain Benian – Alger -Algérie 4 juin 2021 Allongée seule sur son lit, froid Dénudé de l’amour d’autrefois, Devenu très grand pour elle, seule Il était couvert par les draps de la solitude, en soie, Ses têtes d’oreillers de dentelles. Que c’est dur de voir les mois passer, silencieux Sans ce corps de son vivant allongé, tout près, Que c’est dur, de ne pas le voir endormi, Dans ses songes, plongé. Elle allonge la main, caresse cette place vide, Pousse un soupir, Se lève et se poste derrière les vitres entrouvertes, De sa fenêtre, sourit, aux canaris qui gazouillent, Derrière les barreaux, heureux, malgré leur liberté, volée. Elle relève ses yeux verts, qui n’ont rien perdus, De leur beauté d’hier, malgré la tristesse, qui les habitait Scrute avec le regard du cœur, le ciel bleu, Qui annonce, une radieuse journée. Se remémore le dialogue, qui lui tenait, Ses paroles sonates, dans ses oreilles Et ses gestes nerveux, qui les accompagnaient. En son âme voyageuse dans les arcades d’hier De l’amour et sa sérénité, Il le voit allongé, tous près d’elle, Présent, de tout son poids, comme de son vivant, Allonge sa main toute tremblante, Serre l’ombre de sa main osseuse dans la tienne. Murmure : – J’ai toujours aimé tes visions des choses, Ton dialogue riche d’intellectuel, chevronné Ton analyse approfondie et ton expérience, Sur les événements dans le pays et outre-mer, Tu faisais tout pour m’orienter, à m’appliquer, A m’apprendre les choses que j’ignorais Me mettre en garde des loups séducteurs et les aléas de la vie, Courante et des ces esprits qui se disent, cools et ouverts, Sur le monde, qui n’est pas, mon monde. Elle a toujours su qu’il avait peur pour elle, Pour son côté enfant naïf et de son manque d’expérience, Quand la vie met son masque, Il disait qu’il était jaloux même de la brise qui caressait ses cheveux, Et des revers séduisants qui tamisent la laideur des individus, Qu’on croise à longueur de journée. Mais, tu ignorais que derrière ce regard, angélique Et en ce cœur en verre, si sensible, Se trouve une petite fille qui se cherche, Dans ce bas monde, dans son passé devenu, ruine Qu’elle ne se souvienne que de peu, de choses, De son enfance et de son adolescence, Comme cet enfant né, de parents inconnus. Il s’avère que derrière, cette fragilité, Se trouve une guerrière, qui sillonne les horizons, Comme un oiseau qui regagne son nid à vol d’oiseau, Hume son argile, sa demeure qui ironise le temps, Se tenant toujours debout, afin d’apaiser sa nostalgie, Lui manque tant et tout le temps, Cet amour qu’elle a perdu de vue. Rien d’autre ne l’épate, ne peut la séduire, ni la déracine, Elle aime sculpter ses rêves sur le sol de sa terre, Quand le vide s’installe, en son intérieur, Elle essaie de le meubler de ses souvenirs flous, Sans regard et sans traits, sa mémoire, demeure Afin de ressembler les images, dans son passé, égarées Et cette déchirure qui refuse de se rétablir, par ces proses, Assoiffées. Tu ignorais que ton amour est sa foi qu’elle est née, rien Que pour toi, que son cœur et une vallée ensoleillée, Où veille ton ombre et dope de force, son amour et sa foi, Pour continuer, le chemin seul, sans toi. Elle n’est qu’un germe qui ne pousse, Que dans les bras de la terre de ses aïeux Et ne refleurisse que sur ses joues, Et ne s’abreuve que de ton souvenir qui malgré, ton absence, Est ancré, en soi. Pour éviter, que la plaie de la douleur et la folie de l’absence, Ne gangrènent, elle habille ses pages de ses pensées, en prose, Quand envahisse la solitude farouche la demeure, Fane ses roses, Et met le feu en son cœur, d’enfant. Maissa Boutiche, Ain Benian, Alger 2021-06-04 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet