Je ne suis qu’un poème inachevé par : Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie

Amoureuse depuis le temps,
Du chant de la rivière et des oiseaux,
Gazouillant dès l’aube,
Sur la margelle de ma fenêtre, 
A la fin de la prière, je cours ouvrir celle-ci,
Ajustant au mur les persiennes en bois
Le soleil encore timide avec ses tresses d’or,
Commence à propager ses rais, sur la ville
Encore endormie,
Le quartier est encore silencieux,
Seuls les chats, rodent,
Le ciel peu à peu est envahi
Par les arabesques, des mouettes
Qui en toute noblesse décorent? ce bleu azuré.

La ville se fait belle, de ses arbres verts,
Une brise fraîche fait danser,
Leurs feuilles vertes sur les branches,
Le jour enlace les bâtisses  et les quartiers,
La ville paisible, sourit à la vie,
Malgré les deuils dans les cœurs, enfouis
L’amour est présent et les rêves bleus
Embrassent chaque matin, les cœurs, encore vierges.
 
Les heures avancent, commencent,
À tisser le labeur des gens,
A chaque battement des aiguilles,
Le temps court,  avance à grandes enjambées
Semble complètement ignorer,
Nos blessures, notre décadence,
Un silence lâche tamise notre échec,
Et emprisonne de force, notre humanité
impuissants devant les cris lointains, de nos frères et sœurs,
Par les missiles, déchiquetés.

J’observe, le regard voyageur,
Cette beauté divine, qui m’a toujours, éblouie.
Un soupir déchire, mon cœur, meurtri
Et je me suis sentie, comme un poème, inachevé,
un rêve avorté, abandonné à lui-même, solitaire et égaré
Sur le dos de chaque rime, une page de ma vie,
Tant d’histoire dans le cœur, à narrer
Et tant de rêves dans ces regards lointains, disloqués
Beaucoup de souvenirs meublent, le présent
Quelques uns me procurent une paix, un brin de joie,
D’autres accentuent, ma douleur,
Réveillent brusquement, mes peines,
Que j’essaye pour un temps, d’oublier.
 
Mon désir est de jongler un jour avec la joie de mes frères
sous le joug de la guerre
et  avec le rire,
Qui sur mes lèvres, depuis le départ de mon bien aimé,
Qui s’est exilé.