Alchimie /et/La maison Corolle par: Fatima Maaouia-poétesse algéro-tunisienne-Tunis 21 décembre 2020 Fatima Maaouia Hier je n’ai pas pensé à toi Une seule fois J’y ai pensé dix, mille fois ! Sans arrêt tu occupes mon esprit aux arrêts Fonds dans ma bouche barrée Brûle mon cœur endolori Aujourd’hui Au temps nu du lierre gris Égaré sans mélodie et sans humus C’est beaucoup plus Dès que j’ouvre les yeux Entre eucalyptus Ciel mélancolie Et rangées d’orangers qui tissent Souvenirs lumineux Citrons Miel aigres doux revêches odorants Rêveurs heureux ou houleux Songe orange amère enceinte de sensations Récits Chaleur joie peur pluie Insomnies blessures tristesses Bras tendresse Fruits passion Fragilité ombre stress Tension C’est à l’unisson Plongée introspection À la recherche de mon autre moi-même Que mes pensées en flammes Circulent en chaîne Me tiennent en haleine m’entraînent Crient bourdonnent rient grondent Hurlent vocifèrent à la ronde Tombant drues du ciel Sautillent et crépitent en parallèle Au delà du visible et du réel Des douleurs des orages Des religions frontières mythes et mirages Se vident se remplissent comme un feu d’artifice Mon esprit glisse En passant par hier aujourd’hui et demain C’est tout le temps, tout le temps Qui prend ton chant tes couleurs et ton teint Toi, mon prochain Témoin partenaire et soutien De mon noyau humain Toi seul qui malgré les problèmes Toi seul fait germer Étincelle et Gemmes Vivants Les moments suivants La maison Corolle Il y’a si longtemps si longtemps Je connaissais cette maison Corolle plantée au sol La maison Aujourd’hui port sans horizon Et sans boussole Poumon et corps écrasés par le béton La maison Accueil Plantée Corolle Qui ne cesse de me hanter, dont le rôle Était de vous ouvrir les bras Poules famille chats Or du soleil et du cœur dès le seuil Les oiseaux mangeaient dans nos mains Badia dans sa cuisine Mijotant ses plats de Djerba et de Constantine Presque sans sel … Ce qui faisait tiquer les petits “Pour leur éviter le sel de la vie” Disait- elle ! Je me souviens des tapis coriandre tym Et romarin La maison Écrin Qui faisait des pieds et des mains Pour que les copains poussent la porte enfin Et pénètrent en son sein Où rire poésie et pain Se laissaient pétrir sans fin Où malgré la douleur D’ici et d’ailleurs Les chiens hyènes et vautours des alentours Car il y’ en a toujours On était bien ! Le cœur routeur n’avait pas peur D’enlacer rêve et fleurs La maison où On allait jusqu’au bout du beau en nous Et où Rejetés au loin Boue Trahison d’amitié de générosité et de vérité Solitude malveillance obscurité Indignité et morosité … Qui risquaient de vider la maison de son bien N’avaient plus qu’à mourir de faim 2020-12-21 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet