Chronique des pas perdus par :Fatima Maaouia – poétesse tuniso-algérienne –Tunis – Tunisie 22 septembre 2020 Fatima Maaouia ” La vraie poésie pense. Ce qui la distingue de la philosophie est qu’elle ne s’encombre pas d’argumentation, elle va droit à la formule percutante et synthétique. Plus difficile que la philosophie, la poésie ne donne pas d’explication, elle ne s’adresse pas à l’intelligence discursive du lecteur mais à sa lucidité et à sa capacité d’être ébranlé dans ses représentations habituelles, ce qu’on peut appeler sa faculté d’éveil.”Ce qu’une vitrine a éveillé en moi … LA DAME NOIRE DRAPÉE DE BLANC Fatima Maaouia J’ai recousu mon cœur Or quasi mort jailli dehors en plein décor À la feuille d’or Je ne lui en veut pas de ne pas être assez fort C’est ce que m’a dit en tout cas La Dame imprévue de la rue Âme endolorie, cœur à l’envers Tout bas, tout bas, elle m’a dit ça Et bien autre chose encore Sa voix de velours était-elle voilée… Ou il me semblait ? Et ses yeux… ailleurs en allés ? Ou il me semblait ? J’en tremblais Comme il était à l’envers Ajouta-t-elle J’ai pris dans mes bras Attelles Ses hauts et ses bas Et d’un drap blanc pudiquement recouvert Ses découverts J’aurai tant voulu, tant voulu M’faire pardonner Mon coeur, mon cœur moins endolori Auprès de la Dame, la Dame Âme endolorie Cœur, Or jailli dehors dans le décor En prenant dans mes bras Son coeur Son coeur à elle La Dame noire drapée de blanc Ô, J’aurai tant voulu… Tant et tant voulu Prendre son coeur perdu et nu L’élever jusqu’aux nues Pour le sauver de la rue Tant voulu Mais je ny suis pas parvenue Pour la simple raison, pour la simple raison Que sans raison Son cœur, son cœur à elle La Dame noire drapée de blanc Soie inconsolée de la Marsa Trop malmené Son coeur chiffonné Etait sujet si vaste et si grand pour moi Que tel aigle blessé, après s’être débattu Il s’est en pleine rue De tout son poids Abattu sur moi Pourquoi moi ? 2020-09-22 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet