Le petit fennec par :Fatima Maaouia –poétesse tuniso-algérienne –Tunis 17 septembre 2020 L’Algérie ne m’a jamais autant manquée Depuis que ce maudit Corona Virus Planqué dans l’air A braqué l’air déjà claqué Et mis sous séquestre Êtres Humus Et frontières Pour en faire ripailles moult joyeusetés et banquets J’ai pas d’idée pour y aller, en plus Si ? Peut-être bien les verbes sauter, enjamber Tiens ! Les tresser un à un en lasso et liens Puis les couper en dés Pour couvrir toute la superficie … En permanence Barbelée, minée, électrifiée et surveillée…. Des lignes Morice et Challe Ressuscitée Truffées de mines Où la vie se tord et Chiale Carbonisée à la source de Tébessa Clairfontaine Souk Ahras ou Sédrata Et moi, Petit fennec Vert, Prince du désert sans terre Aux abois Oreilles roussies Époumouné commotionné Avec mes griffes, avec mes ongles et crocs Avec faucille et marteau De l’Union Soviétique Avec ma musique Et mon drapeau Mon sang et ma peau Avec Cuba Che Guevara Castro et la Tunisie Avec Ben Boulaïd Jean Senac Anna Greki Ben Mhidi Zohr Zerari Et toutes les femmes combattantes de l’Algérie Feinter, miradors, radars, amiante, Police et douaniers Des deux côtés Les balles à ma tête sifflant Comme des fouets Moi pleurant crachottant soufflant Chiens loups, harkis, Paras de la légion étrangère Parachutistes français SS de L’OAS Et terroristes islamistes à mes trousses… Courir Les frontières sont réelles Et nombre de bombes et mines personnelles De la guerre de libération Restées non désactivées pendant plus de cinquante ans Pètent parfois de drôles de libations… Courir 460 kilomètres ce n’est pas la mer à boire Quand il s’agit de gagner le pari et le marathon de l’Histoire Courir comme le vent, comme une dératée Comme une détraquée Avaler le sel de l’absence La distance cruelle Qui sépare mon essence De ma terre de naissance Laquelle m’appelle Et qui à vol d’oiseau N’est rien du tout 2020-09-17 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet