Suite à l’isolement et le confinement par : Maissa Boutiche – Ain Benian – Alger- Algérie

Isolée, je n’entends que le battement de mon cœur
Qui demande
A  te serrer très fort sur mon sein
À sentir tes doigts jouer avec mes cheveux en désordre
A t’embrasser, comme dans le temps

Loin de toi, je me sens dénudée
Impossible de recaler mes pensées
Qui volent vers toi
Sur les ailes du vent

Sais tu que la ville est plongée
Dans le silence
Que le sifflet du train ne se fait plus entendre
Que les quais sont désertés par les voyageurs
Et la foule
Les bus non plus,  interdits de circuler
Plus l’ombre du receveur qui criait : “avancez en arrière” pour nous amuser
Plus rien ne ressemble à cet hier
A ce passé serein tant convoité
Figés par notre faiblesse dans ce présent qui semble nous avoir dépassés

Alger est vide, malgré sa splendeur
Dans les bras de sa bleue,  plus de navires
Ni de chauffeurs clandestins
A la quête de leur pain quotidien
Plus de marchands ambulants
Plus de vendeurs de poissons sous la fenêtre
Plus de magasins de fleurs, plus de cortèges
Comme dans le temps

Quel que soit la dureté du temps qui nous a étripés
Gardons l’espoir
Soyons patients
Malgré que tout a changé
La vie est belle et si charmante
Souriante chaque matin

Reste l’amour qui rode
Nous fait entendre un rire enfantin
Un chant d’oiseau
Un cri lointain

Seuls les chats  sont libres
Et de la vie,  profitent
Portes toi bien prunelle de mes yeux
Et lave-toi les mains à grand eau
Une fois que ça change
Je te façonnerai un autre monde
Beau comme tes yeux bleus
Je t’aime et tu me manques!!