Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :41– Les poèmes de Dominique Montaulard Ziani :41-2 : Stop 16 novembre 2019 Dominique Montaulard Ziani Stop Ce soir, j’ai envie de crier, Crier “NON” à la violence, Crier “NON” à la haine. Je n’en peux plus de voir des armes Cracher la douleur et la mort. Je n’en peux plus de voir des femmes Les yeux rougis de larmes, Qui tiennent contre leur sein Le corps meurtri de leur bébé. Je ne veux plus voir ces images D’enfants transformés en soldats Pour une guerre qui n’est pas la leur, Ces enfants qui ne savent plus jouer, A qui on vole leur innocence Sans leur laisser le choix. Ce soir, mon cœur se révulse Devant ces photos d’humains en sang, Devant mon impuissance. Je voudrais soigner leurs blessures Et surtout étouffer à jamais la haine, La folie, la jalousie, la guerre, la violence, Ces créatures vomies par l’enfer Qui brûlent notre humanité. Du point de vue style, ce poème pose la question de la dualité : dénotatif /connotatif , lequel d’entre eux devrait être privilégié au détriment de l’autre , vu que l’auteure n’a pas jugé nécessaire de faire un large usage des figures rhétoriques , leur préférant le langage courant direct sauf dans les deux ultimes vers où elle a tenu à clôturer son texte par une image étincelante (Ces créatures vomies par l’enfer qui brûlent notre humanité ).La réponse à cette question est que dans le cas du thème de la guerre que la poétesse aborde ici , le réel dépasse de mille lieues l’imaginaire, à tel point que les mots appartenant à ce champ lexical (violence – douleur – mort – haine – armes – larmes – sang …) et les images affligeantes réelles semblables à celles que transmettent sans cesse les médias (des femmes les yeux rougis de larmes, qui tiennent contre leur sein le corps meurtri de leur bébé – enfants transformés en soldat pour une guerre qui n’est pas la leur, des enfants qui ne savent plus jouer, à qui on vole leur innocence – ces photos d’humains en sang) suffisent à eux seuls pour créer l’effet recherché sur le récepteur ( lecteur ou auditeur ) sans avoir besoin de métaphores sophistiquées .Rappelons-nous que pendant l’occupation de Paris entre 1940 et 1944 , des poètes surréalistes comme Robert Desnos ( surtout dans son poème « Ce cœur qui haïssait la guerre … » ) , Pierre Emmanuel , Louis Aragon et Paul Eluard avaient lancé tout un courant de poésie de résistance dans lequel ils avaient laissé de côté leur” cadavre exquis ” au profit de thèmes patriotiques et du langage parlé, dans le but de semer l’espoir parmi leurs concitoyens . Un poème touchant empreint d’une sincérité sans faille ! 2019-11-16 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet