Poème élégiaque de Stéphane Mallarmé sur la mort de son fils Anatole : présentation de Mohamed Salah Ben Amor 18 septembre 2019 L’événement le plus douloureux dans la vie de Stéphane Mallarmé était la mort de son fils Anatole à l’âge de neuf ans.Et à la suite de ce douloureux drame, il quitta sa maison sise à Paris et s’installa au village Vulaines-sur-Seine qui se trouve à près de soixante kms de la capitale et où il l’avait , pour qu’il soit tout près de sa tombe et s’offre ainsi l’occasion de s’y recueillir continuellement loin du bruit de la ville. Mallarmé était tellement marqué par la perte cruelle de son fils au point de s’enfermer plusieurs heures jour et nuit pour écrire un tas de textes qui avaient rempli tout un recueil auquel il a donné le titre de Pour la tombe d’Anatole. Mais de son vivant, il ne l’avait montré à personne et ne fut publié qu’en 1961. Lorsque j’ai visité en mars dernier le musée de Mallarmé, j’ai jeté un coup d’œil sur le manuscrit de ce recueil et j’ai trouvé qu’il comportait des textes obscurs dont la plupart des phrases sont tronquées , écrites avec un style haché et où les mots se suivent souvent sans liens logiques clairs comme s’ils émanent de l’inconscient du poète et non de son esprit mais ces phrases étaient sans aucun doute au moment de l’écriture cohérentes au niveau de leurs structures profondes , ce qui exige du lecteur de fournir suffisamment d’efforts pour remplir les cases qui y sont restées vides. Voici un fragment de ce recueil : Stéphane Mallarmé Anatole de son esprit qui a l’éternité – peut attendre soit mais éternité à travers ma vie transfusion __ changement de mode d’être, voilà tout Quoi! la mort énorme — la terrible mort frapper un si petit être ___ je dis à la mort lâche hélas! elle est en nous non dehors il a creusé notre tombe en mourant concession le père seul la mère seule __ se cachant l’un de l’autre et cela se retrouve _______ ensemble 2019-09-18 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet