Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :40– Les poèmes de Laurent Mourot-Faraut :40-9 : L’envie de toi…

Laurent Mourot-Faraut

 

 

J’enchaîne mes folies,

Tous les mots sont maudits,

Tous les mots nous enchantent,

De la vie que l’on se sert en dessert,

Des espoirs que l’on dessine,

D’une craie qui renonce à l’autre qui l’envie,

Je t’ai vu naître et puis disparaître,

C’est la vie qui veut ça,

Et les mots n’y peuvent rien,

Juste écrire à l’infini,

Je ne sais pas si cela me suffit,

Mais c’est si beau de les lire le soir dans mon lit,

Que je les écris quand même,

D’une armoire qui m’enferme à mon lit qui m’évade,

J’enchaîne mes folies,

Tous les mots se défilent,

D’une lumière qui m’aime à celle qui s’enfuit,

Tu appartiens à mes rêves,

A mes chaînes qui s’éveillent,

Une rose sans épine, un café noir dans le vide,

Je m’accroche à mes nuits,

Je cède à tes envies,

Je ne sais pas si cela me suffit,

Mais c’est si beau de t’avoir ce soir dans mon lit,

Que je te fais l’amour la vie,

Je t’ai vu naitre, puis, puis disparaître,

D’une note qui monte à une autre qui descend,

Des larmes qui montent avant de comprendre,

J’enchaîne mes folies,

Tous les mots qui s’enchaînent,

Je t’aime pour la vie,

Une musique qui s’écoute dans un verre,

Qui oublie nos déboires,

Qui déverse nos averses dans les rivières,

Qui nous promène en laisse avant que l’on vous prenne,

Je t’ai vu naître, puis disparaître,

Tu appartiens à mes rêves,

Je ne sais pas si cela me suffit,

Mais c’est si beau de s’enfuir avec toi ce soir dans la nuit,

Un livre qui s’ouvre seul dans une main fermée,

Une chaîne en or avec un cœur qui n’a pas de valeur,

Une porte qui se ferme, un sourire qui te promène,

C’est ça la vie, des rêves qui naissent,

Et d’autres que l’on enferme,

Je ne sais pas si cela me suffit,

Mais c’est si beau ce soir de faire l’amour avec toi…

 

Dans ce nouveau poème, l’auteur décrit l’un des multiples états d’âme qu’il a ressentis  au cours de ses  incalculables aventures avec les filles d’Eve . Et il s’agit cette fois d’un désir  expressément corporel  (c’est si beau ce soir de faire l’amour avec toi… ) du genre maniaque  (j’enchaîne mes folies :un vers repris trois fois ) qui a profondément influé sur le discours du locuteur , lui donnant  l’aspect  d’un véritable délire  où  se mêlent le rêve et la réalité .Et en examinant de près ce discours délirant , il se dévoile à nous un intérieur en ébullition où se bousculent  une multitude d’affects sous forme de pulsions libidinales (c’est si beau de t’avoir ce soir dans mon lit, que je te fais l’amour la vie )  , de  douleur morale  (des larmes qui montent avant de comprendre ) , de troubles de vision et de localisation ( d’une note qui monte à une autre qui descend –  je t’ai vu naître et puis disparaître – d’une lumière qui m’aime à celle qui s’enfuit ) ,  de doutes et d’hésitations (Je ne sais pas si cela me suffit :un vers repris trois fois ) de  sentiment d’incapacité (les mots n’y peuvent rien ) …etc. …Et l’intensité  de ces troubles qui affectent aussi bien le discours du locuteur que sa psyché nous font supposer  , encore une fois , que l’expérience amoureuse de ce poète qui se poursuit depuis des années n’est qu’un échappatoire pour fuir des maux internes extrêmement  douloureux  que lui-même ne connait peut-être-pas et qu’une étude  suffisamment poussée pourrait  un jour détecter et mettre à nu .

 

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*