Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :12 -Les poèmes de Fatima Maaouia:12 –9:Bougarnine…

 

Mes amis, me croirez-vous ?

Moi qui voulais vous offrir une fleur…

C’est le bouquet ! Cadeau sur cadeau!

 

On m’apprend tout de go…

Opérant une ‘tite révolution

A l’horizon,

Réussissant l’exploit jamais produit auparavant

 

…La fleur…

Quelle frayeur!

…La fleur…

 

S’est attaquée à l’instant…

A un géant !

 

Jugez-en ! Mes bons !

 

De chainon en chaînon…

Grimpant d’un coup

Sur la ligne du firmament…

Et s’agrippant à son cou…

 

La victime?

Bougarnine…

Pas moins ! Bougarnine??

 

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C’est un peu fort

Ces murmures et brouhahas à bord !

 

Ça alors!

Alerte et leste

Retournant du reste

De coin en coin

Son agreste veste

En gilet …anti balles de foins …

Agresse’sillons…

 

L’attentat…

Insensé, si bien senti

Et si haut en couleurs

Perpétré de sentier en sentier

Avec humeur et éclat

Par la fleur…

Ne vous étonne vraiment pas…

 

Ce qui n’est pas le cas…

De la victime??

 

Bonté divine !

Non seulement un tel guet-appens si énergisant

Opéré en pleine nature…

Texture…Bon sang!

Sans effet collant aux murs

Ni fait divers, ni sensation… à la “Une!”

 

Mais ma parole!

Vous avez perdu la boule? La clé de sol!

 

M’enfin! Qu’est ce que j’entends?

Vous ne savez pas qui est Bougarnine?…

 

Mais c’est un crime!

 

Peste et salpêtre!

Si je peux me permettre!

 

Vous avez quoi, alors dans la croûte terrestre

Des fables ? Des grumeaux? De la farine ?

 

Ignorance coupable !

A combler de ce pas !Que diable !

 

Il est tout à fait intéressant …p’tits grains de sable…

De se poser la question…Essentielle pour goûter

Au moins une fois …

Dans la vie à la musique de Bougarnine: “Atlas” Fier 3 Mats, Tell Symphonie

Perpétuel Eté

Et j’en oublie!

 

Ah, oui!

Mystère, foi et miel à la fois

Qu’on tâte…

De ce pâté,au teint mat,

 

Chaîne de valeur

Formaté…

Heure par heure

Pierre vive , diam escarpé … de la VIE …

 

Cyclamen persan

Regard perçant

Play boy, toujours à la page

 

De plage en plage

Aimé au kilo de Tanit, de Sidi Bou,

Des frissons de ruisseaux

Qui lui font des ronds sous la peau

d’Alyssa, d’Adonis, des coquelicots et du culot,

De Mars…

Ouf! Manque de souffle!

 

Souffle justement de Bacchus qu’on siffle et d’Eole…

Connu à l’école

Et dont l’étole …

Au contact de son sol

Qui jamais ne s’étiole…pour l’heure bout?

 

Debout!

Vite !

A vos manuels d’histoire

Pour voir !

 

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Qu’est-ce que vous dites ?

Saperlipopette!

Si je comprends bien…

L’énorme mille-feuilles, jus de fruits et noisettes

Chaussons pommes de pin,

Cornet granit airain

Chaume et thym

Tsunami! Tempête!

Mont africain

Corolle!

Tournesol à paroles!

Spaghetti, clé de sol !

Pépite brute de la butte!

 

N’existe dans aucune encyclopédie?

 

En somme, c’est de la folie !

 

Aucune page n’abrite

La montagne des génies ?

Aucun portail digne de ce nom

N’a daigné accorder gîte ?

Au site du continent ?

 

C’est pas vrai ! Attendez !

Attendez !

Des faits qui précèdent si je comprends bien

Ces petits malins

Craignant qu’un tel succès ! Une telle image

Du fier canyon ne pouvait que porter un coup sombre

Aux vieilles carcasses

Qui se prélassent

A l’ombre de leurs pages…

Ont fait en sorte,

De ne lui ouvrir aucune porte?

 

Misère! Insérer…

Le plein air de sa lumière

De plage d’Afrique

Aurait donc mis si à mal

Les pâles

Croûtes chroniques

Et brûlé les faux mythes

Mangées de mites

Et de vers?

 

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Vous me dites…

Ce monument mystique

Pétale à musique

En course perpétuelle

Vers le soleil…

 

Visible par ailleurs à des milliers de kilomètres à la ronde

De par le monde

Qui étale

La flamme de son alphabet

Sur le tracé d’une légende

 

Est : Un… “sans- papier!”

 

Caprice de scribouillards sans regard !

Avoir le front

De maintenir dans le brouillard

Un versant oriental phare !

Gerbe de la terre !

Aigle des tertres !

Qui fait partie depuis la nuit des temps des cercles

Les plus cultivés des monts de l’Univers !

 

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Je comprends qu’aucun portail

N’ait encore ouvert son seuil

Au bouillonnant personnage !

Un cycle de légendes brûle Ether et fiers orages

Son buste de forban fruste…ceint de tous les turbans :

“Vols aux vents” turbulents

Il aurait proprement décoiffé les autres monts !

 

Sa besace, éclat de limon,

Segment de plage, burnous ensoleillé

Taillé à la force du poignet

Par les élements

Ne pouvant décemment

Entrer dans un formulaire

Sans éclabousser de sa lumière

Les cadavres des étagères …

 

Je vous prie, continuez!

 

Permettez !

 

A la vérité, c’est du délire !

Vous allez rire !

 

Que peut-on attendre de lettres latines

Incapable de saisir la fièvre et la musique

Des racines

Généalogiques de l’Afrique ?

 

Le feu africain

Qui alimente en sourdine

L’esprit et impose l’échine de Bougornine

A toutes les collines

Epoustouflerait et ferait à ce point

Peur aux cratères latins

Que leurs dicos …

N’en souffleraient mot ?

 

Moralité!

Il serait peut être temps

Mes grands, d’arrêter d’être scotché

Un moment

Au froid du Nord incapable de suivre l’épopée légendaire

Des roses de la Terre

Sans éclairer autre chose que son parterre de pommes de terre

Et son carré délavé

De choux et d’navets!

 

 

 

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Pour ce qui est du mont…

Appartenance Essences

Au royaume des ceps et Sept sens

Pulpe connaissances et expériences

Exportateur prévisions météo de région en région

 

Brave mont !

Aérosol capteur: Questions/Réponses

Mythes, Décoctions, concomitances et encens…

 

Il s’en fiche rondement croyez – moi bien !

Le fier phénicien!

 

Bonhomme de terrain,

Honoré comme un Roi-Dieu

Sur les lieux

 

Les gens d’alors faisaient tout bonnement la queue

Pour visiter son auguste front

 

Qu’à cela ne tienne !

Inutile d’aller plus loin !

En matière de querelles,

En ce qui concerne Bougarnine, comme il existe bel et bien…

Avec ses complexes:kyrielle

genets, thyms,

Coeur étoile rempli nids, chants de pluie et d’oiseaux,Roms, Maures, :

Marins, cris, romarin

Gènes et extrêmes…

 

Pas besoin d’en faire une montagne…

Bougarnine?

Ses racines

Vont plus loin que la Chine!

 

Envie d’en savoir un peu plus ?

Sur Balcaranensis

Fameux mont aux cornes bis?

Sur son parfum, son sel étincelle… son humus?

De faire le plein de ses récits?

 

Justement, j’ai sous les yeux son allégorie

Dans le miroir de ma mémoire

 

Arrêt donc sur lui !

 

Eclat diamant, mon peintre préféré l’a dessiné

Ancre du terroir…

Faisant un pied de nez

Aux voiles

 

Dans chaque toile

Sa main a saisi en tremblant son humaine moire

 

L’encre de chine a restitué les couleurs

Equilibre de sa farine

Caressé la vérité de son échine …

 

Inutile de faire un dessin!

 

Il y a bien longtemps, levant les voiles

Sur les fausses étoiles

Qui enjolivent à dessein

Depuis un temps son histoire,

Escaladant les flaques

Monaak,

A fait un brin de chemin

Pour lire enfin en son sein

Les lignes cassures dans sa main

 

Pelant sans fioritures

Les rimes, ressac et cellules – fractures

Des gros câlins

Du sud rude

Elle a sorti du placard … les cadavres sang

Squattant ses versants

Plus lessivés de l’intérieur par le plein soleil …

Qu’avec du savon de Marseille

 

Mettant ainsi en lumière

Pour une nouvelle lecture à l’air

La vie burinée en catimini de ce bout de solitude

Bosselé de rides…

Suspendu faussement impavide

-Pour ne pas se perdre en ses vaines incertitudes-

Au dessus du vide!

 

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Nul besoin donc de dictionnaire!

Il suffit de presque rien !

Il suffit seulement de lever le regard

Un moment de son coin

De rouler les « R »

Pour que Bougarnine, janissaire plein air

De toutes ses hélices…jaillisse du dictionnaire !

 

Suivez-moi, de ce pas sur les pas de Bougarnine

Point saillant des collines!

 

Suivons l’itinéraire, hors de pair

Du fils turbulent de cette rive

Tourbillon d’exception

Né un matin torride des amours explosives

Du “Chaos le Mignon “

Et du “Père Sirocco”!

 

Qui est Bougarnine ?

Une odeur de maure arrive à nos narines

Gars Beau regard fauve, forte gueule !

Parfum d’orient bien né…

Qui est a …du nez!

Et quel nez!

 

Sire Cyrano lui-même reconnaît

Que son fameux pif poids plume à lui

Ne pèse rien en réalité devant le narguilé

Hiver été allumé

Fier 3 mâts… double narines de Bougarnine!

 

Crénom!

La priorité de la naissance du nom

Plus l’absence d’usine du temps

De Cyrano le Gascon…

Sinon, depuis fort longtemps

Son pif au pâle Gascon,

N”aurait pas manqué de piquer du nez

Et de casser sa pipe à l’instant…

Et pour longtemps!

 

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Bougarnine? Un fier Maître poumon de mont!

Rivé par mille chaînons

Sur des kilomètres et des kilomètres…

A la fibre intime

De ses ancêtres…

A n’en savoir où mettre!

 

Bougarnine? Hum! Une usine

Qui de tertre en tertre

Vous collecte

Et vous achemine…

De ces parfums, de ces êtres vitamines …

De toutes les collines!

 

Bougornine, donc…rejeton

Ascendants Orient, Or fort pétillant

Diamant à la patine qui fascine tant…et tant…

Dit Balcaranensis

Fameux mont aux cornes bis?

Arrimé cil de la méditerranée …

 

 

 

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Y a des monts rivets

Auxquels rien n’est arrivé

 

Des monts qu’on craint

 

 

Lui, on n’y peut rien…

Il faisait rêver !…

 

La légende lui attribue

Plus de dons et de vertus

Que les Alpes Suisses, le Mont Blanc,

Les Montagnes Rocheuses entre autre réunies

Et encore d’autres et d’autres éminences grises

Chenues, obscures et lumineuses

 

Du temps de sa jeunesse folle

Au lieu de s’occuper de ses chaussettes

Le gamin n’en faisait qu’à sa tête !

 

Coûte que coûte voulait décoller du sol!

 

De fait, rien n’est plus capricieux

Sous les cieux

Que ce mont de haut niveau

Cousin de l’Etna, Romain de naissance

D’accord mais parfait méditerranéen

 

Bougarnine, l’Africain

Dit Balcaranensis

Fameux mont aux cornes bis

Partageait d’ailleurs avec lui les essences

Un tempérament des plus fougueux

Surtout la même propriété de feu

 

Mais nuance !

Pas l’aspect bougon

Ou spleen si courants outre-monts

Qui rejaillissait sur les gens!

 

Dans l’océan des monts creux

Bougarnine, l’Africain

Dit Balcaranensis

Le Lumineux

Spiritualité en plus

Plein de noeuds

Ether Bonus

Gouttes Lumière …

Hélices

Qui rafraîchissent et affranchissent

 

Bousculant le visage tranquille et lisse

Des monts conventionnels

Incitait en sus à l’immense digression

De la réflexion sur nous- même…

 

Sans compter le courage de naître

Tertre

Sur une terre

Qui affrontait et le désert et la mer!

 

Et qu’il n’avait jamais eu l’idée saugrenue

De brûler en traître

 

Tout volcan perpétuel brûlant Eté

Qu’il était !

 

Le gamin

Etait chaud,

Visant toujours plus haut! La faute à son lit en patio

Qui captait tous les échos

En pleine compétition avec les saisons

C’est sa conviction!

 

Jamais d’accord avec ceux qui traînaient à terre

D’ailleurs du Tell au Sahara

Et de pôle en pôle

Jasmin ou alfa

De la savane à la pampa

 

Bougarnine appréciait si fort le grand alcool

Saut en hauteur

De toutes les terres

Mariné à l’air

 

Qu’il n’aimait rien d’autre

Que côtoyer tout ce qui bougeait sur le sol

Et chaque jour ouvrir les portes

Terres, mers, ciels, coeurs peu importe!

 

Cet épisode  étonnement étendu  qui fait partie  , selon son auteure , de”  toute une épopée” ne surprend  personne  , vu le remarquable  long souffle dont elle jouit et dont elle a fait preuve dans un nombre  indéfini de poèmes  , défiant le grand Mallarmé ,  pour qui  la condensation et la contraction constituent l’essence même  de la  poésie et sans elles il ne peut y avoir que de la prose .Mais le malheureux Stéphane ne connaissait  certainement pas le mont Bougarnine qui n’a ni les dimensions  , ni l’étendue   , ni le relief  complexe des Alpes ou des Pyrénées et pourtant il a suggéré à notre poétesse tuniso-algérienne un nombre aussi  important d’impressions, d’idées , d’éclairs d’esprit  et d’effets de style .

Maniant merveilleusement l’art ludique et dotée d’un tempérament humoristique fin  , elle s’est laissée entraînée tout au long de ce texte derrière le plaisir des expressions atypiques nées de mots  tronqués , d’appellatifs , d’exclamations , de  devinettes , d’ellipses ou autres  , sans toutefois  digresser en dehors du thème central : le mont Bougarnine ou basculer vers ce que craignait Mallarmé : le pédantisme plat  ou l’ordinaire monotone . .Et le résultat est ce discours  pimpant  et de bonne humeur à couper le souffle à tout connaisseur  qui  rend  aussi  élégamment hommage à ce mont majestueux et prestigieux  fortement  ancré dans l’esprit de tout habitant du grand Tunis .D’ailleurs , étant né à Carthage à la banlieue opposée ,  je ne cessais de poser à mon père  depuis mon jeune âge des questions sur les énigmatiques espèces de  cornes que ce mont  a sur le sommet et il me répondait  , tout confiant de l’exactitude de ses connaissances , que le saint vénéré  Sidi Abdallah avait asséné un coup de sabre aux impies au cours d’une bataille qui les opposa aux musulmans et  avec ce coup de maître , il les a non seulement  anéantis mais créa ,   en plus ,  cette faille au sommet de la colline .Cependant sceptique de nature ,  je n’avais eu le cœur net qu’à l’âge de douze ans lorsque l’occasion me s’était présentée  pour monter  avec  mon groupe de scouts dont j’étais le chef  jusqu’au sommet de ce mont où  un guide moderne nous avait expliqué qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un cratère  éteint d’un ancien volcan .

Bravo Fatima ! Tu m’as fait du coup  revenir un demi-siècle en arrière et tu me donnes l’eau à la bouche pour suivre le reste des péripéties de cette attrayante épopée poétique  qu’en déplaise à Mallarmé !