Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-17 :Mon essentiel 13 mai 2019 Didier Hippon: Ce que J’écrirai Dorénavant Sur le tas Ne m’éloignerai Pas ce que Je suis Tant que Les vitrines De mon Paraître J’essuie En amont Ce souffle De confiance Que je me Bats doucement Pour y mettre Un brin de soleil Dans ma Part de nuage J’avance Car sûrement Le temps Est l’image De la rose Elle s’ouvre Délicatement Avec le Serment Du cœur Tant Je donne Ce nombre Entier Dont L’unique Prénom Est le mien Si bien Il n’y a guère De sermon L’envie de toucher Le ciel de l’au delà L’amour éternel Sont les Rêves de mon vivant L’étang de mon cœur Se vide Au fur à mesure J’apprends De mon par cœur A chaque compartiment A chaque jetée de sentiment Pour autrui Je suis tombé à l’inconnu Me mettant à nu Dès le moment Ou je t’ai dit Je t’aime C’est le seul Mot Qui est Mon essentiel A l’heure Ou nait Un arc en ciel Dans ma Mesure Si le thème de l’amour n’est pas totalement absent dans les écrits de cet auteur, il est très rare qu’il y soit abordé seul et sans être accompagné par un autre sujet, soit parallèlement ; soit en y étant enchâssé. Et la cause de cette subordination du thème amoureux chez ce poète est que son expérience repose sur deux piliers fondamentaux : la nostalgie de l’enfance dans le milieu natal lointain ( la Guadeloupe ) et le sentiment d’exclusion dont il souffre dans le milieu soi-disant d’accueil ( Paris ), ce que nous voyons clairement dans ce nouveau poème où le discours amoureux du locuteur est traversé de mille tourments .Bien plus, il s’y présente comme inséré dans l’arrière-plan sombre habituel duquel émergent ses ressentis et ses mots (je me bats doucement pour y mettre un brin de soleil dans ma part de nuage – l’étang de mon cœur).Cet état de fait confirme la nouvelle thèse de l’amour individualisé que soutiennent certains psychologues modernes et selon laquelle deux personnes n’aiment jamais de la même façon , contrairement à la conception classique de l’amour qui l’a divisé en plusieurs genres (amour érotique – amour ludique ou passe-temps – amour d’amitié – amour maniaque – amour pragmatique – Amour obsessionnel – amour platonique …etc…. ). Dans notre cas ci-présent, l’amour décrit par le poète se présente comme un cri de liberté pour ne pas étouffer ( Je t’aime c’est le seul mot qui est mon essentiel à l’heure ou nait un arc en ciel dans ma mesure) et un élan très fort mais désespéré pour s’attacher à une vie qui lui fuyait (j’apprends de mon par cœur à chaque compartiment à chaque jetée de sentiment pour autrui je suis tombé à l’inconnu me mettant à nu dès le moment ou je t’ai dit je t’aime ).Et dans cette dernière phrase « je t’aime » , il faut saisir toute la charge compensationnelle qu’elle porte et surtout l’amour de la mère et l’amour d’autrui dont le poète a été depuis longtemps privé. Au niveau du style et vu d’un œil classique, la langue utilisée transgresse, sans doute, sous l’effet du créole, en plusieurs points du texte, les règles syntaxiques normatives et communautaires (ce que j’écrirai dorénavant sur le tas ne m’éloignerai pas ce que je suis tant que les vitrines de mon paraître j’essuie en amont ). Mais en poésie qui est l’expression la plus proche de l’égo, la critique devrait être tolérante ou du moins compréhensive. 2019-05-13 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet