Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-12:Un Nuage de mots… 3 mai 2019 Didier Hippon Où es tu Mon Ile Paradisiaque Ce cœur bat A l’allure D’un diesel Lentement Mais sûrement Constamment Je me suis donné Ardemment Avec le temps En aimant Les couchers De soleil Au lieu Du lever Du soleil Berçant Le cercle De notre Vivant Comme Le vent J’ai connu Les hauts Les bas Les droites Les gauches Ne connaissant Surtout Les chemins De graviers De l’Amour J’ai connu L’inconnu Du cœur Le méconnu Des regards De celui Qui n’était Pas à sa place Sur la place De mes hôtes Aux côtes De l’étrange J’étais Dans la Peau De l’étranger Essayant De se faire Une place Sans trop Déranger A l’hôtel De ville Des Bienheureux J’ai été désireux De t’ouvrir A ma vie A mes pages De poète Certes, Anonyme Je me Consume A ton regard Aux aguets Est mon cœur A la rencontre Du ciel Et de l’arc en ciel Je suis devenu un Nuage de mots Sur les lignes De l’infini Ce poète dont je m’enorgueillis d’être l’un des premiers qui l’avaient encouragé à ses débuts avant qu’il ne s’impose magistralement, en s’adjugeant un prix honorable de poésie en France et en trouvant un éditeur pour son premier recueil, se distingue par l’homogénéité de son univers poétique et la constance de ses préoccupations et soucis, quel que soit le thème qu’il aborde, conséquemment à la blessure profonde qu’il porte dans l’âme et qui refuse de refermer : celle de s’être séparé , étant enfant, de sa très charmante Guadeloupe pour se trouver, à des milliers de kilomètres d’elle, en proie à une nostalgie lancinante doublée d’une difficulté d’intégration qui semble définitive à cause de la xénophobie et du racisme déguisé (j’ai connu l’inconnu du cœur, le méconnu des regards de celui qui n’était pas à sa place sur la place de mes hôtes aux côtes de l’étrange,j’étais dans la peau de l’étranger essayant de se faire une place sans trop déranger à l’hôtel de ville) . Heureusement, le rêve et la poésie sont là pour le repêcher, ne serait-ce que momentanément et par intermittences, du gouffre affectif dans lequel il est plongé. Pour cette raison, chacun de ses poèmes se présente comme une occasion pour s’alléger d’un présent cauchemardesque et étouffant par le biais de deux moyens différents mais complémentaires : le retour inconscient au paradis perdu, la terre d’origine ( où es tu mon île paradisiaque ce cœur bat à l’allure d’un diesel lentement mais sûrement constamment je me suis donné ardemment avec le temps en aimant les couchers du soleil au lieu du lever du soleil berçant le cercle de notre vivant ) et le déversement d’affects négatifs qui le rongent sans arrêt comme nous l’avons vu ci-haut . Et le résultat est cet amalgame insolite où se mêlent des douleurs nostalgiques et des fantasmes de rêveur tel que le montre ce beau passage finement ciselé ( je me consume à ton regard aux aguets est mon cœur à la rencontre du ciel et de l’arc en ciel je suis devenu un nuage de mots sur les lignes de l’infini).Sur un autre plan ,l’accourcissement des vers a contribué comme d’habitude à donner au poème une musicalité intense et envoutante. 2019-05-03 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet