Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-6:J’écoute… 22 avril 2019 Didier Hippon J’écoute Les battements de Mon cœur Comme Cette mer Allant Et venant Me minant Sur place Quand Je n’ai pas su Garder ma place C’est trop Cela a été Peu dire Au couleur Madras J’ai coloré Chaque instant De mon temps Désirant Son temps Au désireux De te mettre A ton aise Malgré Mon cadre De miséreux Je me cadre J’écoute Les battements De ton cœur Dès le moment Que tu ouvres La bouche J’ai été touché T’entendre Cette voix Qui me faisait Frissonner Comme un Bruit de guitare Je me suis mis A l’écouter Jusqu’à tard Dans la nuit Nous voila donc en présence d’une expérience poétique tout à fait nouvelle, aussi bien au niveau de la forme que celui du fond et qui nous offre un tableau totalement opposé auquel nous nous sommes habitués dans les écrits de cet auteur. De l’âme meurtrie , constamment aux prises avec les sentiments d’éloignement , d’abandon , de nostalgie amère et de désespoir , on est passé , comme par enchantement , à un équilibre psychologique et émotionnel presque parfait . Et la preuve en est l’éclipse quasi totale des affects négatifs qui embrumaient continuellement la psyché du poète et dont il ne reste que quelques traces minimes pareilles à de petites blessures non encore cicatrisées ( malgré mon cadre de miséreux je me cadre ), ce qui lui a , sans aucun doute , déblayé la voie pour goûter le vrai amour , l’amour en soi avec ses plaisirs intrinsèques enivrants et non en tant que refuge comme il l’avait toujours vécu et senti . Et c’est ce que nous offre ce poème surprenant où le discours de l’auteur-locuteur est profondément imprégné de volupté et dont la texture figurée et sonore est subtilement ornementée d’images saisissantes ( j’écoute les battements de/ mon cœur/ comme/ cette mer/ allant/ et venant — d’entendre/ cette voix/ qui me faisait/ frissonner/ comme un/ bruit de guitare ), de couleurs gaies et exotiques ( au couleur/ madras/ j’ai coloré/ chaque instant/ de mon temps ) et de sonorités agréables créées au moyen de la paronomase (désirant / désireux ) et de la diaphore ( réutilisation du même signifiant avec deux signifiés différents : sur place quand je n’ai pas su garder ma place – mon cadre de miséreux je me cadre ). Et c’est ainsi qu’une fois le ciel du poète s’est éclairci, il s’est mis à cultiver du beau et avec quelle finesse ! 2019-04-22 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet