Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-5: Je réalise 21 avril 2019 Didier Hippon: Je réalise Que le temps Est court Et que le mien Est encore Que poussière Comme ce Mirage d’hier Je cours, je cours Il disparaît Au fur à mesure Je réalise Peu de mots Me suffiront À combler Le vide De mon Everest De coeur Beaucoup trop Me rempliront Le coeur Tout comme L’âme Je poursuis Cette quête Impossible D’être le Confident Du temps Comme tant D’entre vous Je vous l’avoue J’ai été missionné D’écrire Ce qui fut essentiel À moi même C’est à dire À moi même Me faire plaisir Je réalise Peu de mots Calmeront Les maux De l’Homme Car du vrai Comme du faux J’ai été cette Blanche craie Que l’on ronge Comme ce bout D’ongle Pour agoniser Dans ce stress Permanent Bien vivant Apparent Alors Bien a été Notre survie Mal a été La vie elle même Avec nous même Tout ce qui nous Entoure Se banalise Que les cernes De la fatigue Ne deviennent Guère apparence Mais les valises Du temps De notre propre Réflexion Sur quel a été Le but du début De l’existence Quelle a été La fin et l’essentiel De cette même Existence Si ce n’est dépendance Parfois, malchance Du plaisir L’absence De ceux/celles Qui croisent Notre regard Sans égard A ce que nous Dégageons vraiment En face un bloc de glace Rigide sans détour Hélas, je m’en remets Jadis au ciel Pour regarder Ce monde autrement Nous trouvons dans ce poème une nouvelle confirmation que le changement opéré , il y a quelques mois , par le poète au niveau de la forme de ses écrits poétiques n’était pas momentané . En effet , il a abandonné , à ce qu’il paraît , définitivement, le genre appelé ” prose poétique ” qui s’écrit sous la forme de textes composés de paragraphes et les paragraphes de lignes continues , pour adopter la forme de ” la poésie libre ” ou libérée où la longueur de chaque vers n’est réglée par aucune contrainte imposée par la césure rythmique mais obéit uniquement au découpage purement subjectif . La deuxième constatation est l’accourcissement excessif des vers .Ce qui a aboutit à donner au poème la forme d’une longue colonne .Le poète a-t-il trouvé dans cette nouvelle structuration rythmique le modèle d’expression le plus approprié à sa sensibilité esthétique ? Il est encore tôt de trancher sur ce point .Quant au contenu sémantique du poème , il dévoile une évolution nette de la vision du poète , du simple pessimisme dépressif engendré par son exil forcé à une réflexion existentielle approfondie sur la condition de l’être humain dans ce monde ( bien a été notre survie mal a été la vie elle-même avec nous même tout ce qui nous entoure se banalise – quel a été le but du début de l’existence quelle a été la fin et l’essentiel de cette même existence si ce n’est dépendance parfois, malchance ) et notamment sa relation problématique avec la notion de temps ( je réalise que le temps est court et que le mien est encore que poussière comme ce mirage d’hier je cours, je cours il disparaît au fur à mesure – je poursuis cette quête impossible d’être le confident du temps ) et avec l’Autre ( l’absence de ceux/celles qui croisent notre regard sans égard à ce que nous dégageons vraiment en face un bloc de glace) .Mais si cette évolution a donné à son expérience poétique plus de consistance et de cohérence , elle révèle , en revanche , une aggravation du mal dont il pâtit , en le faisant passer de la simple sensation morbide à une véritable crise intellectuelle. 2019-04-21 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet