Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 28–Les poèmes de Najib Bendaoud : 28 –17: L’ironie de mon désordre 11 avril 2019 Najib Bendaoud Mon imagination recrée constamment Toutes les absences de ta danse J’ai surpris ton sourire narquois Voyager loin de mes lèvres Ton regard railleur Bifurquer toute l’ironie de mes sèves Quelques lumières lunaires Ont pu sauver mon désarroi Elle quitta subitement mes vers Faire tout le nécessaire Et partit doucement sans du bruit faire Elle n’aimait pas le silence De mes cris amoureux Des mes soupirs douloureux Elle adorait le soleil et moi la lune Elle vénérait les roses et moi les tulipes Elle honorait la prose et moi la poésie Elle affectionnait les chats et moi les chiens Elle dessinait sur les tous coins De son corps en extase de l’ordre Et moi sur les ruelles noircies De mon corps las le désordre Elle était fascinée par toutes les couleurs De ma nature plurielle Et moi je ne chérissais que la couleur De son sourire unique C’est ainsi, qu’elle a préféré le ciel Et moi, j’ai continué à aimer la terre Les pierres et sa voix douce L’eau et une belle nostalgie Une âme abattue Un vent brisé C’était le vent et mon sort Les aléas d’une balade avortée Et j’ai continué à contempler mon aubaine A cajoler solitairement mes chaines Son visage garnissait mes veines De feu et d’histoires malsaines Mes lèvres brulaient d’un non-sens Coloré d’une incertitude morbide Et les mots s’entassaient Les uns après les autres Au fond de ma mémoire caduque Au creux de mon ventre bafoué Abattement, déprime , mélancolie … Tel est , en substance , l’état d’âme générateur de ce discours dominé par l’expressif , selon le terme de John Searle , c’est-à-dire la description par le locuteur de son propre état psychologique . Et cela s’est concrétisé en un ensemble d’images moroses et lancinantes qui accompagnent le lecteur du titre ( L’ironie de mon désordre ) jusqu’au dernier vers ( Au creux de mon ventre bafoué ) et qui offrent ensemble une vision pessimiste du moi , de son état actuel et de sa destinée future , teintée d’un doute existentiel et d’une sensation d’absurdité ( mes lèvres brûlaient d’un non-sens coloré d’une incertitude morbide ) . Mais quelle est, au juste , l’origine de ce ressenti douloureux , trouble et obscur ? Les indices fournis , sans doute inconsciemment , à travers le texte , dévoilent deux causes essentielles : l’une est interne : un désordre caractériel apparemment inné (L’ironie de mon désordre ) et l’autre est l’incompatibilité de ce tempérament avec celui de la bien-aimée qui la place dans une position diamétralement opposée à la sienne (elle n’aimait pas le silence de mes cris amoureux/de mes soupirs douloureux/elle adorait le soleil et moi la lune/elle vénérait les roses et moi les tulipes/elle honorait la prose et moi la poésie/ elle affectionnait les chats et moi les chiens/elle dessinait sur les tous coins de son corps en extase de l’ordre et moi sur les ruelles noircies de mon corps las le désordre…). Pourtant , il l’aime et il continue à l’aimer, ce qui montre que l’Amour fait fi de toutes les différences et les formes de discordance et que la douleur le raffermit au lieu de l’affaiblir . Un autre poèmebien réussi parce qu’il émane d’une expérience singulière et vécue , doublée de capacités créatives incontestables . 2019-04-11 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet